Comment devenir un leader digne de Nelson Mandela?

Publié le 03/07/2013 à 09:11, mis à jour le 03/07/2013 à 10:45

Comment devenir un leader digne de Nelson Mandela?

Publié le 03/07/2013 à 09:11, mis à jour le 03/07/2013 à 10:45

Nelson Mandela s'est donc mis à pratiquer l'Ubuntu en prison, auprès de ses codétenus et de ses gardiens. Respect. Serviabilité. Partage. Communauté. Générosité. Confiance. Désintéressement.

Ses efforts se sont révélés payants. Dans son autobiographie, Nelson Mandela se souvient qu'il avait demandé à l'un des codétenus de commencer à "sympathiser" avec un gardien, à savoir de ne plus se montrer buté à son égard et de lui parler quand cela était possible. Le respect a alors commencé à voir le jour entre eux. Progressivement, les autres ingrédients de l'Ubuntu ont été ajoutés dans le lien qui se nouait entre le prisonnier et le gardien. Un exemple frappant…

Un jour, le gardien a dû, poussé par ses collègues, jeter la nourriture du prisonnier par terre et forcer celui-ci à manger à quatre pattes, comme un animal. Il y avait deux possibilités : soit le prisonnier refusait d'obéir, par dignité, et mettait en danger l'autorité du gardien face à ses collègues; soit il obéissait, et acceptait de bafouer sa dignité pour permettre au gardien de faire bonne figure devant ses collègues. Après un long échange de regards entre le gardien et le prisonnier, ce dernier s'est mis à prendre sa nourriture comme un chien. Résultat? Quelques mois plus tard, le gardien demandait discrètement au prisonnier des détails sur ce qu'était l'ANC, admiratif de la bravoure dont faisaient montre les membres de cet organisme.

Ce n'est pas tout. Nelson Mandela cite un autre exemple, encore plus éloquent, celui du colonel Badenhorst. Cet homme était la terreur de la prison de Robben Island. Un jour, il a été muté ailleurs, à la suite de nombreuses plaintes de prisonniers contre ses actes de brutalité. Quelques jours avant sa mutation, il a fait venir le matricule 46664 dans son bureau pour l'informer officiellement de son départ et, surtout, pour finir par lui glisser : «Je voulais aussi vous dire, à vous, "Bonne chance!"». Sur le coup, le prisonnier n'en a pas cru ses oreilles. «C'était là la preuve irréfutable qu'en tout être humain, même ceux qui semblent les plus cruels, il y a un cœur, que ce cœur peut être touché et donc que tout le monde peut, un jour, changer.» La preuve que l'Ubuntu est efficace.

Voilà. Nelson Mandela – l'enfant justement prénommé par son père Rolihlahla ("celui qui arrache la branche de l'arbre", autrement dit celui qui casse tout pour une raison qui lui appartient) – est devenu un leader d'exception parce qu'il a su pratiquer l'Ubuntu à chaque instant de sa vie, y compris les plus tristes. Le plus beau, dans cette histoire, c'est qu'il a montré de la sorte la voie à suivre pour qui entend devenir grand…

En passant, Victor Hugo a dit dans Faits et croyances : «Bon et Grand, même mot».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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