À quoi bon multiplier les réunions?

Publié le 02/07/2013 à 06:32, mis à jour le 02/07/2013 à 06:32

À quoi bon multiplier les réunions?

Publié le 02/07/2013 à 06:32, mis à jour le 02/07/2013 à 06:32

On voit tout de suite les réunions qui ne sont pas trippantes. Photo: DR

BLOGUE. «Encore une réunion!» Qui d'entre nous n'a pas eu cette pensée à la vue d'une nouvelle convocation à une réunion "importante" dans sa boîte de courriels? Et qui n'a pas aussitôt cliqué sur «Accepter» – sans réfléchir –, en se disant qu'il n'avait pas d'autre choix que de confirmer sa présence et qu'il verrait bien à la dernière minute comment justifier son absence? Hein?

Découvrez mes précédents billets

Suivez-moi sur Facebook et sur Twitter

La question saute aux yeux : pourquoi multiplions-nous ainsi les réunions? Suivie en toute logique par : ne nous tirons-nous pas une balle dans le pied à vouloir aussi souvent nous réunir?

Deux professeurs de finance ont voulu en avoir le cœur net : Stephen Gray, de l'Université du Queensland (Australie), et John Nowland, de l'Université municipale de Hong Kong (Chine). Dans le cadre de leur étude intitulée Do CEOs and directors get sick of attending meetings?, ils ont regardé quel impact cela pouvoir avoir sur les hauts-dirigeants de multiplier les réunions.

Pour ce faire, ils ont consulté la base de données Connect4 Annual Reports, qui compile tous les rapports annuels des entreprises établies en Australie. Ils se sont intéressé en particulier à 1 645 entreprises, sur une période de temps allant de 2004 à 2007. Et ils ont regardé les présences à chacune des réunions tenues par le conseil d'administration, tant celles qui étaient prévues de longue date que celles qui étaient organisées à la dernière minute (par exemple, à la suite du départ imprévu du PDG ou de mauvais résultats financiers trimestriels).

Qu'ont-ils appris de la sorte? Deux choses fort intéressantes :

> Absentéisme. Plus on augmente le nombre de réunions, plus l'absentéisme à celles-ci croît. Ainsi, pour toute réunion qui s'ajoute, il y a un risque de 14% que la personne convoquée n'honore pas les autres de sa présence, si celle-ci est externe à l'entreprise. Ce risque est de 12% si la personne concernée est interne à l'entreprise. Et ce – soulignons-le –, alors même que la présence aux réunions d'un conseil d'administration est absolument requise!

> Argent. Plus un haut-dirigeant touche un gros salaire, plus il est présent aux réunions du conseil d'administration de son entreprise. Cela étant, certains facteurs peuvent amener un haut-dirigeant à esquiver des réunions importantes, comme le fait qu'il a déjà beaucoup de réunions à son agenda ou que le conseil d'administration compte un grand nombre de membres (il s'imagine peut-être que son absence aura dès lors plus de chances de passer inaperçue…).

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...