À quoi bon vouloir tout planifier?

Publié le 14/12/2011 à 09:19, mis à jour le 16/12/2011 à 15:13

À quoi bon vouloir tout planifier?

Publié le 14/12/2011 à 09:19, mis à jour le 16/12/2011 à 15:13

Mmes Townsend et Liu ont alors émis plusieurs hypothèses, que l’on peut résumer comme suit : deux variables peuvent avoir une incidence sur l’efficacité d’une opération de planification, soit la distance qui nous sépare des objectifs à atteindre et la manière dont on applique le plan. Puis, pour vérifier tout cela, elles ont procédé à cinq expériences différentes. (Je ne vais pas vous donner ici le détail de chacune de ces expériences – ce serait long et fastidieux –, mais me contenter de partager avec vous l’essentiel de celles-ci.)

La première expérience concernait une mesure gouvernementale survenue aux Etats-Unis en 2008, en pleine récession économique : les Américains ont reçu en moyenne 1 200 dollars, histoire de les aider à faire face aux difficultés «passagères». La question était : qu’ont-ils fait de cette somme d’argent? L’ont-ils claquée, ou bien mise de côté?

Les deux chercheures ont regardé de près le comportement d’un échantillon de 483 personnes, composé à 70% de femmes. Et elles leur ont demandé de remplir divers questionnaires à ce sujet. Résultat? Chez ceux qui n’avaient pas l’habitude de mettre de l’argent de côté, le fait de planifier le budget de ces 1 200 dollars les a incité à les dépenser rapidement (51%, contre 48% qui ont économisé), alors que le fait de ne rien planifier du tout les a incité à économiser (61%, contre 37% qui ont claqué l’argent)! Étonnant, n’est-ce pas? Quant à ceux qui avaient l’habitude de faire des économies, l’opération de planification n’a pas eu d’impact notable sur leur comportement habituel. «Bref, planifier comment utiliser son argent a poussé une grande partie des gens à le dépenser au plus vite», ont résumé les deux chercheures dans leur étude.

Dans la deuxième expérience, elles ont demandé à 363 étudiants d’une université américaine de classer plusieurs produits d’alimentation en fonction de leur impact plus ou moins positif sur la santé, puis – pour certains d’entre eux – de donner des détails sur leur alimentation en général et de planifier minutieusement leur propre alimentation pour la journée (l’expérience avait lieu tôt le matin). L’astuce résidait à la toute fin : à la sortie de la salle d’expérience, il leur était «innocemment» proposé, en guise de remerciement, une barre chocolatée ou un barre nutritive bio.

Résultat, cette fois-ci? Ceux qui ont eu beaucoup de mal à planifier leurs repas de la journée ont eu tendance à prendre la barre chocolatée. Inversement, les autres ont en général choisi la barre bio. «Par conséquent, tout le monde ne répond pas de la même manière au fait de planifier. Ceux pour qui l’opération est complexe ont du mal à s’y tenir», ont indiqué les chercheures.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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