À quoi bon rester fidèle à votre employeur?

Publié le 25/11/2014 à 06:12

À quoi bon rester fidèle à votre employeur?

Publié le 25/11/2014 à 06:12

> La médiane est de 15%. La médiane des augmentations s'établit de nos jours à 15% pour les cadres passés directement d'une entreprise à une autre. C'est-à-dire que la moitié des hausses salariales enregistrées se situent en-dessous de 15%, et l'autre moitié, au-dessus de 15%.

> Une amplitude de 5 à 33%. L'amplitude des hausses de salaire va de 5% à 33%, dans la très grande majorité des cas. C'est-à-dire que dans le pire des cas, un cadre qui change d'employeur empoche une hausse salariale de 5%. Et dans le meilleur des cas, cela va jusqu'à un bond salarial de 33%.

Autrement dit, un cadre qui change du jour au lendemain d'employeur peut raisonnablement miser sur une appréciation de sa rémunération de 15%. Et il sait que, s'il se débrouille bien dans les négociations avec son nouvel employeur, ce pourcentage peut grimper au-delà de la barre des 15%. Ce qui – on s'entend – est nettement mieux que le 2,8% qu'il aurait vraisemblablement touché s'il était demeuré au même poste dans la même entreprise.

Procédons maintenant à une projection dans le futur, et regardons ce qui se passe sur une échelle de 10 années. Toutes choses étant égales par ailleurs, si un cadre peut miser sur une progression de sa rémunération de 15% chaque fois qu'il change d'employeur et qu'il effectue un tel move, disons, tous les deux ans, alors son salaire va croître grosso modo de 89% en 10 ans (soit l'addition de 5x15% et de 5x2,8%).

Quant à celui qui reste fidèle à son employeur toutes ces années-là, son salaire va croître, lui, de 28%. Ce qui signifie que, financièrement parlant, l'infidélité envers son employeur est nettement plus payante que la fidélité! Oui, nettement plus : +89% pour l'infidèle vs. +28% pour le fidèle. À changer régulièrement d'employeur, on connaît donc une croissance de sa rémunération trois fois supérieure à celui qui demeure fidèle à son employeur. CQFD.

Je sais. Certains d'entre vous refusent de voir la réalité en face et cherchent d'ores et déjà le défaut dans la cuirasse de cette réflexion. Et je concède volontiers qu'il y en a, des défauts. Par exemple, je me suis appuyé sur des données liées aux cadres, français de surcroît, et tout le monde n'est pas cadre en France : mais sachez, pour votre gouverne, que différents articles déjà parus sur le sujet (Forbes, etc.) considèrent, pour synthétiser, qu'un employé nord-américain voit sa rémunération progresser actuellement d'en moyenne 10% chaque fois qu'il change d'employeur. (Mais comme je n'ai pas pu mettre la main sur le PDF des études sur lesquelles s'appuient les articles en question, j'ai privilégié celle de l'Apec.) Par conséquent, vous pouvez bien chercher la petite bête, il n'en demeure pas moins qu'on y gagne financièrement, qui que l'on soit, à changer d'employeur de temps à autres. Et ce, même si la progression est de 10%, et non de 15%.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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