Il faudra faire plus que revoir la structure du système de santé


Édition du 11 Octobre 2014

Il faudra faire plus que revoir la structure du système de santé


Édition du 11 Octobre 2014

Optimiser, optimiser, optimiser

Même si la gouvernance dont rêve le ministre devait faire économiser 220 M$ par année à compter de 2017, il faudra bien plus que cela pour freiner l'explosion des coûts de santé.

Selon l'Institute for Healthcare Improvement, 20 % des dépenses de santé aux États-Unis pourraient être évitées. En appliquant la moitié de ce pourcentage au Québec, ce sont 2,5 G$ de gaspillage qui pourraient être évités, selon l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux. Toujours aux États-Unis, où le système est essentiellement privé, de 17 % à 30 % des interventions médicales pourraient être évitées. Il y en a sûrement trop aussi chez vous.

Voici quelques moyens d'optimiser la gestion des soins de santé :

> revoir le mode de rémunération à l'acte des médecins, qui n'incite pas à la modération ;

> instaurer un ticket modérateur dans les urgences des hôpitaux, comme cela se fait ailleurs ;

> contrer le surdiagnostic et ses dérivés, la surmédicalisation (tests, surmédication, etc.) ;

> déléguer plus d'actes médicaux à des infirmières et à des pharmaciens ;

> encourager les soins à domicile ;

> mieux gérer la sélection des médicaments assurés et regrouper leurs achats.

Il faudra certes du courage pour revoir nos façons de faire, mais le ministre Barrette a déjà prouvé qu'il sait négocier et convaincre. L'important budget de son ministère devrait l'inciter à faire plus que de revoir la gouvernance du système. C'est en effet dans l'optimisation de la livraison des soins que se trouvent les milliards d'économies que l'État cherche.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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