Vers une vente du Canadien Pacifique?

Publié le 01/11/2011 à 09:35, mis à jour le 01/11/2011 à 09:35

Vers une vente du Canadien Pacifique?

Publié le 01/11/2011 à 09:35, mis à jour le 01/11/2011 à 09:35

Blogue. Annonce surprise vendredi, en fin de journée: le hedge fund Pershing Square Management détient désormais une participation de 12,2% dans le CP. Quel peut bien être le plan de match de Bill Ackman?

Pershing Square n'a pas la réputation d'être un investisseur passif. Le fonds est dans le passé notamment entré au capital de sociétés comme McDonald's, Wendy's, Sears Canada, J.C. Penney et Target. Rarement les choses ont ensuite été tranquilles.

Dans Wendy's, en 2006, le fonds a utilisé sa position de 9,9% pour forcer l'essaimage de Tim Horton's. Deux mois après le spin off, Pershing ressortait avec un rendement de 67% sur deux ans.

Chez Sears Canada, le fonds était entré au capital début 2005 alors que le titre se négociait à 10$. Avec la complicité de deux autres actionnaires, il avait alors bloqué une tentative de Sears Holding (la société mère américaine) de privatiser la compagnie à 16,86$ par action. La participation allait finalement être vendue à Sears Holding en avril 2010, mais à 30$, soit trois fois sa mise.

D'autres bons coups furent réalisés, note CIBC Marchés mondiaux. Avec J.C. Penney (depuis 2010) le gain est de 43%. Avec McDonald's, il fut de 78% sur deux ans.

Tout ce que touche le hedge fund ne se transforme cependant pas nécessairement en or.

L'aventure Target en 2007, fut un cuisant échec. Pershing Square IV, un fonds spécialement dédié pour des opérations sur le détaillant, commença à acheter à 63,60$. Il vendit finalement ses actions au premier trimestre 2011 autour de 50$ par action. Pendant ce temps, les investisseurs du fonds, eux, étaient à perte de 90%...

La participation de plus de 30% dans Borders n'empêcha pas non plus le libraire de faire faillite.

Quel est le plan de match pour le CP?

Bonne question.

L'hypothèse de la mise en vente ne manquera pas d'être soulevée, mais on n'y attacherait pas une très forte probabilité, du moins à court terme.

La meilleure façon d'obtenir un bon prix pour un actif est d'améliorer sa rentabilité ou de structurer différemment des éléments d'actif dont le marché reconnaît mal la valeur.

Monsieur Ackman a une solide expertise en immobilier. Il est possible que quelque chose soit en plan de ce côté.

En 2007, Brookfield Asset Management avait demandé un accès aux livres du CP pour se livrer à une vérification diligente en vue, présumait-on, d'une offre qui aurait conduit à la séparation de l'entité en deux nouvelles sociétés. L'une aurait été propriétaire du réseau de chemin de fer et l'autre des activités du transporteur.

Un tel modèle aurait cependant peu de chance d'être approuvé par les autorités réglementaires. Celles-ci seraient vraisemblablement préoccupées par le risque de voir la compagnie immobilière réduire au minimum ses investissements, avec tous les risques pour la sécurité des passagers que cela suppose. Il y aurait aussi un risque de voir les coûts de transport augmenter au pays puisqu'il faudrait ajouter une deuxième marge bénéficiaire pour les mêmes activités.

Accélérer la rentabilité ne sera pas facile

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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