Vers une vente du Canadien Pacifique?

Publié le 01/11/2011 à 09:35, mis à jour le 01/11/2011 à 09:35

Vers une vente du Canadien Pacifique?

Publié le 01/11/2011 à 09:35, mis à jour le 01/11/2011 à 09:35

Accélérer la rentabilité ne sera pas facile

Reste donc la voie de l'amélioration de la rentabilité. Une voie qui ne s'annonce pas facile.

Le CP affiche actuellement un ratio d'exploitation se situant autour de 75% (coûts d'exploitation sur les revenus). C'est un ratio très élevé comparativement à celui du CN, qui se situe dans le bas des 60%.

Le CN est cependant le transporteur ferroviaire avec le meilleur ratio en Amérique du nord et différents facteurs font que celui du CP pourrait prendre un certain temps à fondre.

Le Canadien Pacifique a pour objectif de ramener son ratio près de 70%, mais sur 3 ou 4 ans.

Valeurs mobilières TD explique entre autres que les coûts des régimes de retraite devraient atteindre un sommet de 125 M$ en 2013, comparativement à 46 M$ en 2011, pour ensuite revenir dans une fourchette 80-100 M$.

Une partie des gains en efficacité que le transporteur vise à obtenir passe de même par une série d'investissements dans ses embranchements au cours des 3 ou 4 prochaines années. Même si le capital était illimité, la capacité de la compagnie à accélérer ces investissements est limitée par le fait qu'ils consomment du temps de chemin de fer.

Il faudra donc du temps, et il ne faudrait pas non plus avoir d'attentes démesurées sur le ratio atteignable. Le réseau du CP commandera vraisemblablement toujours plus de dépenses que celui d'autres sociétés ferroviaires. Du fait qu'il traverse les Rocheuses, il doit composer avec plus de dénivelée et est davantage exposé aux avalanches et inondations.

Faut-il prendre le train avec Pershing?

BMO Marchés des capitaux calcule qu'au niveau actuel du titre (61,60$), le marché escompte déjà un ratio d'exploitation de près de 73%. Un ratio de 70%, qui arriverait en 2014, signifierait une valeur de 72$ pour le titre.

Parvenir à ce niveau avant permettrait sans doute d'accroître un peu cette valeur. À l'inverse, un nouvel arrivant qui connaît peu le monde ferroviaire a aussi le potentiel de faire dérailler le plan de match actuel. Rien ne garantit que son plan sera plus intéressant. Il pourrait même l'être moins.

Il ne s'agit pas de dire que le CP est sans potentiel à long terme. Seulement de constater que l'arrivée de Pershing ne semble pas ajouter significativement à ce potentiel.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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