Stadacona: ne parlons plus en syndicalistes, mais en capitalistes

Publié le 20/01/2012 à 09:18, mis à jour le 20/01/2012 à 09:18

Stadacona: ne parlons plus en syndicalistes, mais en capitalistes

Publié le 20/01/2012 à 09:18, mis à jour le 20/01/2012 à 09:18

Les pourparlers reprendront entre White Birch et les syndiqués de l'usine Stadacona dans l'espoir d'en venir à une entente qui permettrait de maintenir l'unité de Québec en écorchant moins salariés et retraités. Difficulté: la solution ne semble pouvoir passer que par un réinvestissement supplémentaire.

Cette histoire n'est pas sans faire sourciller. Des travailleurs qui ont leur vie durant accumulé une rente de retraite et à qui l'on demande des concessions qui vont de 40% à 60%.

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La difficulté dans ce dossier provient principalement du fait que les garanties que possédaient les créanciers de premier rang, soit les usines de la compagnie (Québec, Masson et Rivière-du-Loup), valent beaucoup moins au marché que la valeur des prêts consentis.

Ainsi, les créanciers de premier rang avaient avancé pour 438 M$ US dans l'aventure. La valeur combinée des usines est aujourd'hui estimée à 200-250 M$ US. C'est dire que les créanciers garantis, qui sont rarement à perte (et ne l'ont pas été dans le dossier d'AbitibiBowater) sont cette fois obligés de prendre une perte considérable.

On n'entrera pas dans les détails financiers de l'affaire, qui sont très complexes, mais il est facile de constater qu'avec sa tentative de rachat des trois usines, Black Diamond White Birch - un consortium justement composé des créanciers de premier rang Black Diamond Capital Management, Credit Suisse Loan Funding et Caspian Capital Advisor – Black Diamond White Birch donc, tente non seulement d'obtenir du rendement sur le nouvel argent qu'il doit décaisser pour acquérir l'entreprise, mais y additionne également sa perte en capital. C'est sur ce montant, nouvel argent + perte initiale, qu'il calcule le rendement à obtenir.

D'où un effort particulièrement important demandé aux salariés.

Capitalisme outrancier que cela?

Peut-être. À la décharge de Black Diamond on notera cependant qu'il y a eu un processus d'encan il y a plusieurs mois et que tout le monde était invité à venir faire une offre. Même ceux qui n'avaient pas encouru de perte initiale et n'avaient conséquemment à rechercher du rendement que sur une mise beaucoup plus basse. Personne ne s'est vraiment présenté (outre Sixth Avenue, mais il s'agissait d'autres créanciers recherchaient le même objectif de récupération de prêts).

De l'avenir pour l'usine de Québec?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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