Prix de l'or, ça sent la bulle

Publié le 28/08/2011 à 20:14, mis à jour le 02/11/2011 à 18:36

Prix de l'or, ça sent la bulle

Publié le 28/08/2011 à 20:14, mis à jour le 02/11/2011 à 18:36

Qu'y a-t-il de plus obstiné et convaincu qu'un gold bug ? Un autre gold bug...

"Je sais que tu nous parles de Benjamin Graham, mais tu n'y crois pas toi non plus. Et vraiment, on a trouvé que tu étais dans le champ avec celle-là."

Ainsi vont les échanges avec certains de nos amis. Celui-là, c'était l'ami courtier, un gold bug (fanatique de l'or) qui, visiblement, n'était pas d'accord avec la chronique "Pourquoi Benjamin Graham reculerait sur l'or".

Force est de constater que le marché de l'or est inversement corrélé à nos pronostics (mieux vaut peut-être vous gouverner en conséquence...). À la fin des années 1990, on ne cessait de dire que l'or était sous-évalué et que son prix était sur le point de remonter. À chaque chronique, un recul. Depuis le début de la nouvelle décennie, chaque fois que l'on invite à la prudence, le voilà qui avance.

Fondamentalement, le pronostic des années 1990 était juste. Un peu tôt peut-être, mais c'est le propre des prophéties d'avoir besoin de temps pour se réaliser... Cette fois, le même feeling prophétique nous habite : l'or est entré dans une bulle.

Évidemment, ce n'est pas sans un certain malaise que l'on a vu il y a quelques jours JP Morgan porter sa cible à 2 500 $ l'once d'ici la fin de l'année. Puis, on a tremblé lorsque l'analyste technique Louise Yamada a prédit que l'or toucherait les 5 000 $ en 2018.

Que voient les optimistes ?

Essentiellement ceci : l'or est historiquement l'actif refuge de premier choix.

La récente décote des États-Unis et particulièrement la tourmente financière dans laquelle est plongée l'Europe font que le risque associé aux obligations de plusieurs pays a augmenté ces dernières semaines.

D'où un premier motif expliquant la forte augmentation de la demande.

Un second motif, concurrent, réside dans les anticipations d'inflation pour les prochains mois.

L'ultime moyen pour les pays comme les États-Unis de résoudre une incapacité de remboursement est d'imprimer des milliards et des milliards de dollars et d'euros supplémentaires. Ce faisant, les prix ne manqueraient pas de monter. C'est ce qui se passe quand il y a plus d'argent dans un système pour le même nombre d'actifs.

Conséquemment, l'or, qui, dans le contexte, serait l'actif le plus recherché, ne manquerait pas de voir son prix monter.

Ont-ils raison ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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