Pouliot: Privatisation de la SCHL, à quoi peut bien penser Jim Flaherty?

Publié le 26/10/2012 à 09:18, mis à jour le 26/10/2012 à 09:19

Pouliot: Privatisation de la SCHL, à quoi peut bien penser Jim Flaherty?

Publié le 26/10/2012 à 09:18, mis à jour le 26/10/2012 à 09:19

 

Une bonne idée pour plus tard?

Peut-être monsieur Flaherty veut-il alors simplement prévenir une nouvelle bulle dans l'avenir?

C'est possible. Le projet pourrait dans ce cas théoriquement avoir un certain sens.

Aux États-Unis, le recours au privé a conduit aux désastreux échecs de Fannie Mae et Freddie Mac, qui ont dû être secourues aux frais des contribuables.

Si un plus grand nombre de joueurs se pointaient, le système aurait cependant peut-être plus de chances de fonctionner. Fannie et Freddie ont dû être secourues parce que nous étions dans la fameuse situation "too big to fail". Dans un marché à plus de joueurs, l'État pourrait sans doute abandonner un certain nombre d'acteurs sans risquer de créer un choc systémique, ce qui voudrait effectivement dire des pertes en moins pour le contribuable.

La difficulté est cependant de créer un tel marché. Et, jusqu'à un certain point, même en réussissant à le créer, une trop grande concurrence entre les acteurs serait susceptible de conduire à ce que l'on a connu ces dernières années: des risques disproportionnés courus par tous qui ont eu pour effet de faire enfler les cours immobiliers de façon inquiétante.

Au-delà d'une baisse d'exposition du contribuable, l'avenue privée permettrait sans doute aussi au gouvernement fédéral de diminuer son passif. Les engagements pris par la SCHL sont en effet vraisemblablement au passif d'Ottawa.

Ces engagements ne sont toutefois pas sans générer des revenus, dont il faudrait alors se priver, ce qui viendrait éliminer l'avantage tiré.

La solution apparaît donc plutôt de continuer avec le système actuel, mais de s'assurer de mieux contrôler le risque par voie réglementaire. L'une des erreurs des dernières années a été de trop faire confiance au libre marché.

À moins que monsieur Flaherty voit quelque chose que l'on ne voit pas.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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