Non seulement l'entreprise peut compter sur un marché en croissance, mais comme en fait foi le contrat de Loto-Québec, elle est aussi en mesure de voler des parts de marché au plus grand joueur de l'industrie, Scientific Games (75 % des ventes du secteur). Depuis sa création, en 2005, Pollard Banknote a été en mesure de faire grimper sa part de marché à 20 %. Il y a un autre acteur, GTECH, mais sa part de marché dans la loterie instantanée n'est que de 5 %.
Une partie du succès de Pollard vient apparemment du fait qu'elle ne se contente pas d'imprimer, mais qu'elle est aussi créative. Elle achète des licences de concepts de jeu, qu'elle revend ensuite aux sociétés de loterie.
Du côté des bénéfices ?
Pollard est actuellement engagée dans un processus d'investissement dans de nouvelles presses qui devraient augmenter sa capacité d'impression de 35 %, tout en lui permettant de diminuer ses coûts de production.
Cantor Fitzgerald voit le bénéfice par action passer de 0,37 $ en 2014, à 0,43 $ en 2015, à 0,57 $ en 2016 et à 0,77 $ en 2017.
L'analyste Scott Curtis souligne qu'il n'incorpore aucun nouveau contrat dans les activités en ligne de la société, où il voit un fort potentiel de croissance pour l'avenir.
Il note que l'univers comparable de sociétés de jeu se négocie à des multiples moyens de 18, 16,2 et 15,5 fois les bénéfices prévus sur ces années. Le titre de Pollard, lui, est à 17,6, 13,3 et 9,88 fois.
Constat ?
C'est embêtant. Une thèse peut soutenir que le marché évalue correctement le titre sur 2015 par rapport à l'univers comparable (les multiples sont alignés), mais qu'il ne veut pas payer pour la croissance dans l'avenir (les multiples sont désalignés). Si la croissance prévue par Cantor se matérialise, il y a minimalement un gain de 20 à 30 % à faire sur l'action au cours des deux prochaines années.
On peut aussi cependant estimer que le marché tient déjà compte des bénéfices futurs de 2016 et 2017, mais qu'il juge qu'il ne faut pas appliquer à Pollard les multiples moyens de l'univers comparable, parce que ceux-ci sont gonflés par la présence de quelques casinos (même si ses activités concernent le jeu, un imprimeur n'est pas un casino).
On pencherait plutôt pour la première thèse, mais pas avec une totale certitude.
Pollard Banknote semble un placement intéressant. Avec une probabilité de gain nettement plus élevée qu'à la loto, mais qui n'est pas non plus sans risque.
Loterie : les ventes au détail dans le monde en 2013
79 G$ US Les ventes de billets de loterie instantannée
196 G$ US Les ventes de billets de lotorie
Source : Cantor Fitzgerald