Des attentes de rendement réalistes ?

Offert par Les affaires plus


Édition de Septembre 2014

Des attentes de rendement réalistes ?

Offert par Les affaires plus


Édition de Septembre 2014

Les investisseurs nourrissent des attentes souvent peu réalistes quant aux rendements de leur portefeuille.

Dans un récent sondage réalisé sur lesaffaires.com, plus de 60 % des répondants s'attendaient à des rendements de plus de 7 % par an sur leur portefeuille, et plus de 25 % visaient des rendements d'au moins 10 %. C'est bien moins que les attentes irréalistes de rendements de 15 % des investisseurs à la fin des années 1990, mais c'est encore trop élevé. Voici pourquoi.

Les actions

Selon l'analyse de Warren Buffett, basée sur la croissance anticipée du produit intérieur brut et du niveau actuel d'inflation, il est raisonnable de s'attendre à des rendements à long terme de 6 à 7 % par an dans un portefeuille d'actions américaines. C'est aussi la conclusion de l'Institut québécois de planification financière (IQPF, voir l'encadré), qui combine une multitude de prévisions pour arriver à un rendement de 6,5 %. Évidemment, un portefeuille composé de quelques titres seulement peut générer des rendements très différents, mais le niveau de risque augmente alors dramatiquement et ce n'est pas nécessairement une meilleure solution à long terme. C'est bien plus judicieux d'ajouter une exposition internationale à son portefeuille d'actions et de le rééquilibrer systématiquement, ce qui pourrait bonifier le rendement de 1 à 2 % à long terme.

Les titres à revenu fixe

Dans le contexte actuel, un portefeuille d'obligations peut générer environ 4 % de rendement, à condition qu'il soit bien diversifié tant sur le plan géographique qu'en matière de type d'émetteur, d'échéance des titres, de cotes de crédit et de secteurs d'activité. À cause des taux d'intérêt à un niveau plancher et pour réduire l'impact d'une hausse possible des taux, plusieurs investisseurs sont tentés de réduire la durée de leur portefeuille obligataire et d'augmenter le risque de crédit, c'est-à-dire d'exposer le portefeuille à des émetteurs aux assises financières moins solides. C'est une approche sensée, mais qu'on doit savoir doser. Une des raisons qui justifie l'ajout d'obligations à un portefeuille est qu'elles sont peu corrélées avec les actions, c'est-à-dire qu'elles n'évoluent pas dans le même sens que ces dernières. Or, plus la durée du portefeuille raccourcit, plus le risque de crédit augmente, et moins l'effet recherché pourrait se manifester au bon moment.

Que faire ?

Il est préférable d'accepter la conjoncture économique et de ne pas augmenter le niveau de risque de son portefeuille dans le seul but d'atteindre un objectif de rendement donné. Dans un contexte de faible croissance, de faible taux d'intérêt et de faible inflation, tous les actifs financiers semblent chers. Un des meilleurs moyens de faire fructifier son épargne est d'éviter les pertes importantes en n'exposant pas son portefeuille à des risques inutilement élevés. Il suffit d'être patient et d'accepter le rendement qu'offrent les marchés. Une bonne diversification, une approche d'investissement systématique et la réduction des frais de gestion sont les facteurs qui aideront le plus vos rendements au cours des prochaines années... Sans oublier des attentes de rendement réalistes !

Petit rendement

Selon l'IQPF, un portefeuille équilibré (50 % en actions et 50 % en titres à revenu fixe) devrait générer environ 5,2 % de rendement par an dans une perspective à long terme... avant frais. Si vous investissez par l'intermédiaire d'un fonds commun de placement, vous devez soustraire le ratio de frais de gestion (RFG) pour obtenir votre taux de rendement espéré. Avec un RFG moyen de 1,80 % et une fois le résultat arrondi, le rendement espéré d'un tel portefeuille équilibré est de 3,50 % seulement.

À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.