Le pari du «gratteux»


Édition du 02 Mai 2015

Le pari du «gratteux»


Édition du 02 Mai 2015

Vaut-il mieux jouer à la loterie ou placer sa mise dans Pollard Banknote ?

C'est la question qu'on s'est posée en tombant par hasard sur une note de Cantor Fitzgerald qui entreprend le suivi de l'entreprise.

Qu'est-ce que Pollard Banknote (Tor., PBL, 7,60 $) ? Depuis quelques mois, c'est l'entreprise qui imprime la plupart des «gratteux» de Loto-Québec.

L'affaire a fait un peu de bruit il y a un peu plus d'un an, lorsque l'entreprise du Manitoba a ravi un important contrat de 38 M$ sur cinq ans à sa rivale Scientific Games, qui a une usine d'impression à Montréal.

Le syndicat de l'imprimerie montréalaise est sorti sur la place publique pour dénoncer l'octroi, en arguant que Québec aurait dû favoriser les emplois locaux et en ajoutant que son usine employait des procédés plus écologiques.

Malheureusement pour Montréal, et le syndicat, ce n'est pas sur ces bases que fonctionnent le système économique et les ententes de libre circulation des biens.

Ouverture d'une parenthèse. Même si on est contre, on joue régulièrement à la loto. Pour deux motifs.

1- La blonde, qui a une confiance nettement plus grande en Loto-Québec qu'envers son chum pour valoriser le capital du ménage à long terme, et qui nous a fait entrer dans une entente de jeu à bénéfices partagés.

2- Le motif le plus cher : le groupe de loto du bureau. S'il fallait qu'un jour la chance le favorise, et qu'on n'y soit pas, le choc serait terrible. Voir tous ses collègues partir à la retraite et être forcé de continuer à trimer seul ? Avec une atmosphère de travail à reconstruire complètement ? Non, mieux vaut hedger son risque...

Fermeture de parenthèse et retour à la question principale : Pollard Banknote vaut-elle notre mise ?

Marché en croissance et vol de parts de marché

Il y a aujourd'hui plus de 200 juridictions dans le monde (dont 43 États américains) où s'exercent des activités de loterie. Celles-ci génèrent des revenus annuels totaux de 284 G$ US, qui sont une source de financement clé pour plusieurs gouvernements. La recette est facile et populaire. Il est écrit dans le ciel qu'elle gagnera d'autres États au fur et à mesure que les pays émergents se développeront.

Les ventes de billets à gratter, marché qui nous intéresse, connaissent pendant ce temps une forte croissance en Amérique du Nord. Aux États-Unis, elles représentent maintenant plus de 60 % du jeu de loterie. Cantor Fitzgerald estime qu'elles ont grimpé à un taux annuel composé de 6,2 % de 1995 à 2013, une tendance que la maison voit se maintenir pour l'avenir. Pour 2013-2014, elle devrait varier de 6 % à 8 %.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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