Cinq titres qui se qualifient pour l'approche cash flow

Publié le 16/04/2012 à 09:21, mis à jour le 16/04/2012 à 09:22

Cinq titres qui se qualifient pour l'approche cash flow

Publié le 16/04/2012 à 09:21, mis à jour le 16/04/2012 à 09:22

Tu as vu le recul du bénéfice ? Incroyable, 30 % de baisse en un seul trimestre.

- Oui, j'ai vu. Ça sent la fin d'un étirement comptable...

La scène se passait il y a quelques semaines, alors qu'un collègue était un peu ébaubi par l'affaissement des résultats d'une société québécoise (et son plongeon en Bourse !) que l'on suivait tous deux du coin de l'oeil.

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On ne l'identifiera pas, car l'hypothèse est spéculative. La situation nous a tout de même rappelé comment tomber dans le piège en faisant un trop grand acte de foi dans les bénéfices d'une société. Nortel, il y a quelques années, était un exemple parmi quelques autres. Les règles comptables permettent parfois de reporter ou de devancer des écritures qui faussent la réalité financière d'une entreprise. Un jour ou l'autre, la réalité finit par la rattraper, mais plusieurs trimestres peuvent s'écouler avant que celle-ci n'apparaisse au grand jour.

Comment se prémunir contre les jeux comptables ?

«On a développé une méthode d'investissement qui s'attarde aux flux de trésorerie libres, le free cash flow. Je n'ai pas de chiffres précis, mais nos résultats sont intéressants», nous disait par hasard, quelques jours plus tard, le conseiller David Gilbert, de la Financière Banque Nationale, à Québec.

Avec ses collègues Richard Brunet et Gaétan Turmel, ils font du flux de trésorerie disponible le premier critère d'évaluation d'une société. Si, à un moment, le rendement des flux sur la valeur de la société devient élevé, et a affiché un bon tonus depuis quelques années, le titre entre dans leur mire.

Qu'est-ce au juste que le flux de trésorerie d'une société ?

On peut simplement le définir comme tout l'argent qui entre, moins tout l'argent qui sort. Les dépenses reportées sont notamment intégrées, ce qui aide à interpréter la ligne des bénéfices. «Pour un actionnaire, la valeur d'une entreprise se mesure à sa capacité à générer de l'encaisse», dit notamment Gaétan Turmel, l'analyste du groupe, qui scrute nombre de rapports annuels.

Fort bien. Des titres qu'ils aiment et qui affichent actuellement un bon rendement de flux de trésorerie ? Ils nous en ont fourni cinq, trois canadiens, deux américains. Les flux sont bons, et voici ce qu'ils aiment.

Petite divulgation. Nous n'avons pas vérifié le potentiel de chacun, et David est un ami.

TROIS CANADIENNES AVEC DE BONS FLUX

CGI (GIB.A, 21,71 $)

Le fournisseur de services informatiques a bien traversé le ralentissement économique de 2008-2009. Les gouvernements devraient bientôt sabrer leurs coûts, mais la nouvelle n'est pas mauvaise en ce qu'ils doivent gagner en productivité et qu'une des solutions passe par l'information technologique. CGI rachète constamment de ses actions avec ses importants flux. Comme le marché lui accorde un faible multiple, elle crée de la valeur.

Canadian Tire (CTC.A, 66,20 $)

Gaétan Turmel note qu'il est aujourd'hui âgé de 54 ans et que l'enseigne est une des seules de son enfance encore présente dans le paysage. Canadian Tire a résisté à tous les nouveaux concurrents. Target s'en vient, mais les produits ne sont pas vraiment similaires.

De plus, la division cartes de crédit représente près de 30 % du bénéfice, ce qui rend l'entreprise moins vulnérable à des chambardements dans le commerce de détail.

Surtout, la valeur des terrains qu'elle possède ne transparaît pas dans le cours de son action. La valeur comptable de la société est de 60 $ et elle est établie au coût d'acquisition des terrains. À leur valeur actuelle, la valeur comptable grimperait de 20 à 25 $.

Uni-Sélect (UNS, 28,50 $)

Une histoire discrète, mais prometteuse. Uni-Sélect est un distributeur de pièces pour les garagistes. La demande peut parfois ralentir, mais tôt ou tard, les pièces sortiront. L'entreprise a fait quelques bonnes acquisitions depuis les années 2000. Elle a ajouté des gammes de produits (de la peinture par exemple) et s'est bien implantée dans l'est des États-Unis. Elle maîtrise aussi sa dette. Le cash flow continue d'augmenter, tout comme le dividende, ce qui indique que l'entreprise a confiance dans l'avenir.

DEUX AMÉRICAINES AVEC DE BONS FLUX

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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