Achat de V par Bell: odeurs de radiations

Publié le 04/07/2012 à 09:18, mis à jour le 04/07/2012 à 09:18

Achat de V par Bell: odeurs de radiations

Publié le 04/07/2012 à 09:18, mis à jour le 04/07/2012 à 09:18

Les probabilités de succès

Un petit débat a cours actuellement à savoir si BCE ne va pas trop vite en affaires avec son projet d'acquisition de V et ne devrait pas aller devant le CRTC pour Astral et revenir après coup pour V.

Peut-être. Mais il n'est pas non plus sûr que BCE ait intérêt à trop attendre avant de se présenter devant le CRTC. D'abord parce qu'il est possible que des concurrents ne dorment pas et tentent dans l'intérim de la coiffer au fil avec le même type d'entente de négociations exclusives qu'elle avait passé avec Astral. Ensuite, parce qu'il vaut peut-être mieux régler tout de suite la question à l'intérieur d'une même audience plutôt que de reporter à plus tard la même discussion.

Cet aparté réglé, la question principale demeure: le CRTC approuverait-il intégralement l'acquisition des stations spécialisées d'Astral et celle de V?

Peu probable. Bien que l'énoncé de politique fasse référence à un plafond de 45%, c'est le 35% de part d'écoute qui devrait être retenu ici. Et, il n'est pas saugrenu de se demander si l'organisme ne pourrait pas être tenté d'aller plus bas encore sur la base qu'il y a matière à préoccupation (comme le prévoit l'exception à une approbation rapide lorsque la part d'audience est de 35% (3e situation)).

L'acquisition d'Astral ne procure en effet pas à Bell uniquement des chaînes de télévision, mais également deux réseaux radiophoniques de forte puissance avec NRJ et Rouge FM. Des réseaux dont les parts d'audience combinées dépassent les 30% chez les 25-54 ans dans les marchés de Québec et Montréal et sont à 85% dans la région Gatineau-Ottawa, 72% à Sherbrooke et 57% à Trois-Rivières.

Avec l'arrivée de V, c'est toute une armada promotionnelle dont on autoriserait la création, capable avec les années d'obtenir une solide influence sur l'avenir culturel du Québec.

Évidemment, on dira que Quebecor a 35% du marché télévisuel et que, même si elle ne détient pas de radios, ses journaux la rendent tout aussi, sinon plus puissante encore. Pourquoi permettre à l'une d'exister comme super puissance et ne pas autoriser l'autre à s'en approcher le plus possible?

Simplement parce qu'il se pourrait bien que l'on soit déjà allé trop loin avec la première en matière d'influence culturelle.

Quoiqu'il en soit, retenons qu'il serait étonnant que le CRTC autorise plus de 35% de parts d'écoute télévisuelle puisque Quebecor est à ce niveau.

Quoi vendre dans ce cas?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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