Fonds communs: quand la diversification devient un sport extrême

Publié le 08/08/2012 à 09:12, mis à jour le 08/08/2012 à 10:05

Fonds communs: quand la diversification devient un sport extrême

Publié le 08/08/2012 à 09:12, mis à jour le 08/08/2012 à 10:05

Je commence à feuilleter le portefeuille du fonds d’actions de grandes sociétés américaines et une sensation de déjà vue m’envahit. En effet, ce portefeuille dont l’actif atteint 1G$ comporte plusieurs pages, près de 400 titres en tout. Et sa composition ressemble étrangement à celle du S&P 500. Le fonds a par exemple 21,5% de son portefeuille investi dans le secteur des technologies de l’information et ce secteur représente près de 20% de l’indice. Il a 12,4% dans les soins de la santé et ce secteur représente 12,0% du S&P 500. Etc !

Imaginez-vous donc que le gestionnaire a investi 1,3 million de dollars dans Berkshire Hathaway, soit un gros un dixième d’un pourcent de son actif !

Également, je considère un peu curieux que 4% du capital soit investi dans la catégorie «Actions étrangères» qui comprend 20 titres dont plusieurs de sociétés canadiennes.

Je continue à feuilleter (vous avez compris que j’ai déjà perdu intérêt) et je me retrouve dans le portefeuille du fonds d’actions de petites sociétés américaines. Il s’agit d’un fonds avec un actif de 130M$ au 31 décembre. Si j’ai été estomaqué par le nombre élevé de titres des deux fonds précédents, les mots me manquent….Car ce fonds a au moins 700 titres (près de 800 selon mon estimation rapide).

Cela représente en moyenne environ 170 000$ par titre. En fait, j’ai vu de nombreuses participations inférieures à 20 000$ et plusieurs inférieures à 10 000$.

L’histoire se répète dans les autres fonds, celui investissant dans les actions internationales ayant entre 800 et 900 titres pour un actif de près de 579M$ et celui dans les actions de marchés émergents environ 700 (138M$).

Tous ces fonds souffrent à mon avis d’une diversification extrême, irrationnelle rendant impossible une performance supérieure à long terme.

Et vous savez le pire : la plupart des épargnants se font vendre des portefeuilles répartissant leur capital à travers tous ces fonds. Comme mon lecteur qui m’a envoyé une copie de ce rapport annuel qui m’a précisé que, sous prétexte de bien diversifier, on lui avait recommandé de mettre de l’argent dans ces cinq fonds.

Hum…diversifié ? En effet, son capital est investi dans au moins 2 900 titres (probablement 3 000, mais peu importe). Ce n’est plus de la diversification, c’est de la diarrhée financière !

Bernard Mooney

P.S. Selon la catégorie d’unités, les détenteurs de ces fonds paient des honoraires annuels se situant entre 0,85% 2,5% de l’actif. BM

 

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