Cogeco-Héroux: tout un contraste!

Publié le 19/07/2012 à 11:54, mis à jour le 19/07/2012 à 12:18

Cogeco-Héroux: tout un contraste!

Publié le 19/07/2012 à 11:54, mis à jour le 19/07/2012 à 12:18

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. On ne peut avoir un plus beau et plus instructif contraste que l’acquisition américaine de Cogeco Câble et la vente américaine de Héroux-Devtek. L’une, en cherchant à grossir à gros prix appauvrit ses actionnaires alors que l’autre, en rapetissant, les enrichit!

Cogeco Câble achète Atlantic Broadband, payant un prix beaucoup plus élevé que celui auquel elle se vend elle-même en Bourse, tout en ajoutant substantiellement à sa dette. C’est pourquoi son titre a perdu près de 20% depuis.

De son côté, Héroux a annoncé le 17 juillet la vente de ses activités de produits industriels et d’aérostructure pour 300M$ à Precision Castparts, une société américaine de grande qualité dans le secteur aéronautique.

Ce faisant, Héroux se concentre dans ses meilleures activités, les trains d’atterrissage. Et elle en profite de plusieurs autres façons. D’abord, sa situation financière est transformée. Au lieu d’avoir une dette de 57M$, elle se retrouvera sans dette et avec une encaisse de 172M$ ou plus de 5$ par action après la transaction.

En vendant ses activités moins rentables à un prix supérieur à ce que la Bourse évaluait toute l’entreprise, la direction a enrichi ses activités de façon significative.

Il est vrai que Héroux sera une plus petite société, mais elle sera plus rentable (ses marges nettes devraient passer de 5% en 2011 à environ 7% en 2014) avec des bénéfices de meilleure qualité. Autrement dit, elle génèrera plus d’argent pour ses actionnaires.

Enfin, elle devient une société plus facile à évaluer, moins risquée, évoluant uniquement dans le secteur des trains d’atterrissage, domaine où son expertise est reconnue et où elle est un leader.

Le plus curieux c’est que malgré la hausse de 40% du titre en Bourse depuis l’annonce de l’acquisition, il n’est pas vraiment plus cher qu’avant. Selon l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, en tenant compte de la dette et de l’encaisse, le titre se vend 3,4 fois ses bénéfices d’exploitation prévus en 2014 alors qu’il se vendait plus de six fois auparavant!

Il est rare qu’une direction accepte de diminuer sa taille et encore plus lorsqu’elle le fait sans en être obligée.

C’est tout un contraste avec Cogeco Câble.

Bernard Mooney

 

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