Apple, la plus grande réussite de tous les temps


Édition du 21 Février 2015

Apple, la plus grande réussite de tous les temps


Édition du 21 Février 2015

Une industrie meurtrière

Enfin, et ce qui est un élément clé dans mon analyse, Apple a réalisé cela dans une industrie difficile. Réussir et durer dans le secteur technologique n'est pas seulement très ardu. C'est aussi très rare. La concurrence est féroce ; les produits ont une durée de vie réduite ; les changements sont fréquents et quasi imprévisibles.

Les vedettes pendant quelques années se retrouvent souvent dépassées et en déclin. Parlez-en à BlackBerry, entre autres.

Ce sont tous ces facteurs qui me font dire qu'Apple est la plus grande réussite d'affaires de tous les temps.

C'est une société remarquable, pas de doute. Toutefois, sa réussite deviendra son ancre, si on regarde plusieurs années en avant. En raison de sa taille, il est inévitable que la croissance d'Apple ralentisse.

Tim Cook, président et chef de la direction, n'est pas d'accord. Dans un récent entretien au Wall Street Journal, il a déclaré : « Je ne crois pas à la loi des grands nombres. C'est un dogme ».

Selon cette loi, le taux de croissance doit diminuer à mesure qu'une société grossit.

Malgré mon respect et mon admiration pour le travail de M. Cook, qui a remplacé en 2011 avec brio Steve Jobs, je crois qu'il a tort.

Apple, à ses quatre derniers trimestres, a généré des bénéfices de plus de 44 G$ US sur un chiffre d'affaires de 199 G$ US (incroyable, n'est-ce pas ?). Croître de 15 % signifie qu'Apple doit ajouter près de 30 G$ US en nouveaux revenus et près de 7 G$ US en bénéfices au cours des 12 prochains mois.

C'est plus élevé que les revenus de nombreuses sociétés faisant partie du S&P 500 et actives depuis des décennies !

Une planète trop petite

De plus, cela signifie que l'année suivante vous devez trouver encore 15 % de plus et ainsi de suite. Ce qui est essoufflant, voire impossible à long terme, même pour des entreprises de grande qualité, oeuvrant dans des secteurs en croissance.

Maintenir un rythme de croissance annuelle de 15 % pour les cinq prochaines années signifie qu'Apple se retrouverait en 2020 avec un chiffre d'affaires de 400 G$ US et un bénéfice net d'environ 77 G$ US.

La planète est tout simplement trop petite pour une société de cette taille.

En terminant, plusieurs se demandent si Apple deviendra la première société de tous les temps à atteindre la valeur boursière de 1 000 G$ US. Aidée par une évaluation plus élevée, je crois que ce n'est qu'une question de temps.

Mais ce pourrait bien être un plafond empoisonné pour cette société extraordinaire.

De mon blogue

Bourse

Le faux dilemme du dollar canadien Ce qui a changé pour les investisseurs, c’est la perte de valeur du dollar canadien par rapport à la devise américaine. Aujourd’hui, lorsque vous achetezuntitreaméricain,vousdevez payer une prime d’environ 25 %, parce qu’il faut environ 1,25 $ CA pour acheter 1 $ US. La tentation est grande de dire : « Je vais attendre que le dollar canadien s’apprécie... » ou « Si le dollar rebondit vers la parité, je vais perdre 25 % ». D’où le dilemme de bien des investisseurs... Réagir ainsi n’est pas un véritable dilemme, c’est plutôt une erreur.

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