Les entreprises peu concernées

Publié le 17/06/2009 à 17:36

Les entreprises peu concernées

Publié le 17/06/2009 à 17:36

Par lesaffaires.com

Les entreprises du Québec partent de loin en matière de développement du leadership.



C'est ce que révèle un sondage CROP-Les Affaires-Knightsbridge réalisé en collaboration avec l'Ordre des conseillers en ressources humaines du Québec.

Résultats du sondage en fichier joint à la fin du texte.

Ce coup de sonde montre notamment que moins de 4 entreprises sur 10 au Québec ont mis en place un processus structuré menant au développement du leadership dans l'organisation.
La première mesure soumise aux répondants, qui consiste à établir les besoins d'une organisation en matière de leadership, recueille le meilleur résultat : 39 % des entreprises affirment avoir déjà entrepris cette démarche.

Chacune des six autres mesures recueille un résultat inférieur. C'est donc dire que 6 entreprises québécoises sur 10 n'ont encore entrepris aucune action pour répondre aux défis en gestion de la relève et du leadership.
« On ne s'attendait pas à des résultats éblouissants. Mais d'une telle faiblesse ? Jamais », commente Alex Vincent, conseiller principal de la société-conseil Knightsbridge. Spécialisée dans l'implantation de programmes de leadership dans les entreprises, cette société prenait part pour la première fois à un exercice de mesure globale du phénomène auprès des entreprises du Québec.

Les grandes sections du sondage ont d'ailleurs été élaborées en reprenant les éléments de la pratique développée par Knightsbridge. Cela a permis de mesurer l'action des entreprises à différents stades d'une approche globale.

Une urgence non ressentie ?

Les résultats du sondage s'appuient sur les réponses de 277 dirigeants - des pdg, des cadres supérieurs, des vice-présidents et directeurs des ressources humaines - d'autant d'entreprises québécoises.

Le questionnaire comptait 75 questions en ligne. Le sondage a obtenu un taux de participation de 30 %. La marge d'erreur maximale des résultats obtenus s'établit à plus ou moins 5,9 %, 19 fois sur 20.

M. Vincent se serait attendu à des résultats avoisinant les 60 %, à tout le moins pour les deux premières étapes de la démarche, qui consistent essentiellement pour les entreprises à déterminer leurs besoins en matière de leadership et à planifier la relève. Le résultat est inférieur d'au moins 50 % aux attentes, avec des résultats de 39 % et 37 %, respectivement.

Le plus faible résultat a trait à l'évaluation des effets à la suite de mesures déjà prises par les entreprises. Seulement 13 % des organisations ayant mis des mesures en place en ont mesuré les effets.

Aussi, le fait que moins du quart (22 %) des entreprises aient indiqué avoir préparé des plans de développement des compétences pour la relève dans les postes critiques surprend les observateurs. En particulier en cette époque de vieillissement rapide de la population active, avec la perspective prochaine d'une grave pénurie de main-d'œuvre.

« Tous s'entendent pour dire qu'il y a urgence d'agir. Et pourtant, constate Alain Giguère, président de la firme de recherche et de sondage CROP, cette urgence ne semble pas du tout ressentie par les répondants. »
« C'est comme si le sujet faisait partie de la liste des choses à faire, parmi tant d'autres. Mais que bien peu d'entreprises en faisaient, dans les faits, une priorité », renchérit M. Vincent, de Knightsbridge.

Surreprésentation des plus grandes

Les résultats surprennent d'autant plus que les répondants au sondage représentaient, pour une majorité, les grandes entreprises, pourtant réputées être plus actives en matière de relève et de leadership. « Les petites entreprises sont trop prises dans l'action », dit M. Giguère.

De fait, le tiers seulement des répondants provenaient d'entreprises de moins de 200 employés, alors que 65 % d'entre eux appartenaient à des entreprises de 200 employés et plus.

Or, selon l'Institut de la statistique du Québec, les entreprises de 200 employés et plus ne représentent que 1,2 % de l'ensemble des entreprises du Québec, et sont les employeurs de 46 % des travailleurs de la province.

Cette surreprésentation de la grande entreprise par rapport à son poids réel dans l'économie a sans doute rehaussé les résultats. Si c'est le cas, on doit déduire que la situation réelle est pire que les chiffres le montrent.

À la une

Filière batterie: le beau (gros) risque

Édition du 08 Mai 2024 | Dominique Talbot

Avec l’arrivée des géants de la batterie, Bécancour est au cœur du plus grand projet économique au Québec.

Pierre Fitzgibbon: «Dans la filière batterie, on est rendu trop loin pour reculer»

Édition du 08 Mai 2024 | Les Affaires

Le superministre a rencontré «Les Affaires» en table éditoriale afin de préciser sa vision de la filière batterie.

Table éditoriale avec le PDG de Northvolt: des batteries «made in Québec» avec du contenu d'ailleurs

En table éditoriale avec «Les Affaires», Paolo Cerruti affirme qu'il faudra être patient.