Profitables, les comités consultatifs


Édition du 21 Juin 2014

Profitables, les comités consultatifs


Édition du 21 Juin 2014

Destiné aux PME en croissance

Selon Marie-Claude Gévry, même si toutes les entreprises peuvent en bénéficier, les CC se retrouvent surtout dans les entreprises en croissance qui ont un chiffre d'affaires de 10 à 15 millions de dollars. L'enquête de la BDC signale pour sa part que les PME de 11 à 20 ans d'existence et de plus de 20 employés sont plus susceptibles d'en avoir un.

Des entreprises en démarrage disposent toutefois d'un comité consultatif, comme peut en témoigner le chef des opérations de Solotech, Pierre Nelis, ASC, qui a participé à une vingtaine de CC de start-ups technos au cours des 15 dernières années. «L'entrepreneur qui démarre a besoin d'être entouré de personnes capables de l'aider à définir son business case [des occasions d'affaires] et à bâtir un plan stratégique.»

Il donne l'exemple du fabricant de bornes électriques AddÉnergie, de Québec, fondé en 2009. «Son comité consultatif l'a épaulé dans la compréhension des besoins du marché et dans l'élaboration de son modèle d'entreprise, indique M. Nelis. Cette entreprise est devenue un success story.» De fait, AddÉnergie a le vent dans les voiles et prévoit construire une usine de fabrication à Shawinigan.

Même si le rôle d'un comité consultatif est essentiellement de conseiller, il arrive qu'il apporte une aide plus concrète, en particulier quand il s'agit d'une entreprise en démarrage. Aux débuts de SimActive, une entreprise qui développe des logiciels photogrammétriques pour le traitement des images prises par avion, par satellite et par drone, Pierre Nelis avait ainsi convaincu un premier client de tester le logiciel en mode bêta et de le comparer avec le traitement manuel.

«Les fondateurs, les frères Philippe et Louis Simard, qui étaient alors très jeunes, avaient besoin de l'appui de quelqu'un qui avait acquis une crédibilité dans le monde des affaires», explique Pierre Nelis, qui a été l'un des bâtisseurs de Softimage.

Les conditions gagnantes

Mais pour qu'un comité consultatif apporte une réelle valeur, le dirigeant de l'entreprise doit être ouvert aux suggestions et à la critique. «S'il fait un one man show, ça ne fonctionnera pas», estime Marie-Claude Gévry. Il doit aussi donner accès aux états financiers et à d'autres informations sensibles afin que le CC comprenne bien les enjeux.

La complémentarité des membres du comité avec les compétences du dirigeant et de son équipe est une autre condition gagnante. «Pour que le comité soit efficace, il faut aller chercher des gens qui ont une expérience des enjeux de l'entreprise», ajoute la CRHA. Et ce n'est probablement pas la belle-soeur, le cousin ou le conjoint de la propriétaire.

C'est d'autant plus important de bien choisir les membres qu'ils sont souvent rémunérés, quoique moins que dans un CA. Raymond Ouellette, dont l'entreprise a longtemps eu un CC et qui participe maintenant lui-même à deux, évalue qu'une PME paiera de 4 000 $ à 6 000 $ par année par membre tandis qu'un CA lui coûterait de 10 000 $ à 15 000 $ par personne.

L'enquête de la BDC a toutefois révélé que 57 % des entreprises ne rémunéraient pas les membres de leur comité. Pierre Nelis est de ceux qui font ce travail bénévolement. «Quand j'ai un fit avec un entrepreneur en démarrage et son domaine d'activité, ça me fait plaisir de l'aider.»

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