«Les épiciers canadiens combinent qualité et ratio attrayant» - Hugo Lavallée, gestionnaire de portefeuille, Fidelity


Édition du 22 Novembre 2014

«Les épiciers canadiens combinent qualité et ratio attrayant» - Hugo Lavallée, gestionnaire de portefeuille, Fidelity


Édition du 22 Novembre 2014

Par Stéphane Rolland

Hugo Lavallée, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity

Quelle est votre philosophie d'investissement ?

Je combine deux philosophies. J'adopte la stratégie de placement à contre-courant. C'est-à-dire que je cherche des titres moins populaires ou qui ont connu des difficultés récemment. C'est là qu'on trouve les meilleures aubaines. Sinon, je choisis les entreprises de qualité qui procurent un fort rendement du capital investi et dont l'action a un ratio cours/bénéfice attrayant. J'essaie de ne pas payer plus de 14 fois les prévisions de bénéfice des 12 prochains mois.

Quelle société est sur votre écran radar ?

Metro (Tor., MRU) fait partie des sociétés de qualité qui m'intéressent. Elle procure un bon rendement du capital investi. Son bilan n'est pas alourdi par l'immobilier, car elle possède peu de ses magasins. C'est une entreprise bien gérée, et la direction est prudente. Dans une industrie non cyclique, elle augmente régulièrement ses bénéfices. Plus généralement, j'aime bien les grands épiciers canadiens. Ceux-ci se démarquent par leur qualité et leur évaluation plus modeste, tandis que la plupart de titres sont chers. La concurrence de Wal-Mart (NY, WMT) et Target (NY, TGT) en Ontario a exercé une pression sur le secteur, mais celle-ci s'est résorbée.

Vous avez suivi le secteur minier lorsque vous étiez analyste au début de votre carrière. L'or se trouve à un creux de quatre ans. Approchons-nous de la fin du marché baissier ?

L'horizon en ce qui concerne l'or est difficile à lire. Ce métal précieux est considéré comme une devise, il n'y a pas que l'offre et la demande qui influencent son cours. En outre, l'exploitation minière est coûteuse et le rendement du capital investi est faible. De plus, les mines ne sont pas éternelles. Pour cette raison, les aurifères ne représentent que 3 % de mon portefeuille. Je ne détiens que trois aurifères : Eldorado Gold (Tor., ELD), Rainbow Resources (Tor., RBW) et Alamos Gold (Tor., AGI).

Y a-t-il un secteur que vous évitez ?

J'ai très peu de financières canadiennes. Le cycle de crédit au Canada m'inquiète. Les particuliers de 20 à 40 ans ne se souviennent pas de la crise de l'immobilier au début des années 1990. Le recours massif à l'endettement nous met à risque d'un choc. Ce dernier peut venir de multiples sources, que ce soit une augmentation du chômage, un relèvement des taux d'intérêt ou encore un marché immobilier qui s'essouffle. Ça me fascine de voir le sentiment d'invincibilité des consommateurs. Un jour, il y aura des gens qui vont se trouver dans une situation précaire.

Hugo Lavallée est gestionnaire de portefeuille chez Fidelity où il a commencé sa carrière en 2002 en tant qu'analyste. Diplômé en commerce de l'Université McGill, il gère un actif de deux milliards de dollars.

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