Entrevue: Brad Feld, capital-risqueur et entrepreneur

Publié le 27/12/2012 à 13:59

Entrevue: Brad Feld, capital-risqueur et entrepreneur

Publié le 27/12/2012 à 13:59

Par Diane Bérard

D.B. - Vous estimez que ce n'est pas en célébrant l'entrepreneuriat qu'on le stimule. Pourquoi ?

B.F. - Au mieux, les soirées hommage constituent un agréable divertissement. Au pire, elles sont carrément ennuyeuses. Dans un cas comme dans l'autre, ce n'est pas ainsi qu'on soude une communauté d'entrepreneurs. Il s'agit d'événements trop passifs. Il faut d'autres types d'activés qui permettent aux acteurs de travailler ensemble. Et, surtout, de bâtir ensemble. Je pense aux accélérateurs d'entreprises qui réunissent des entrepreneurs, des mentors et des investisseurs autour de projets concrets ; aux startup weeks, qui offrent des stimulations d'entreprises ; et aux séances de tech meetup, qui réunissent chaque mois la communauté.

D.B. - Vous proposez plutôt de célébrer les échecs des entrepreneurs...

B.F. - L'échec fait partie de la vie des écosystèmes entrepreneuriaux. Il ne faut pas en avoir honte. Au contraire. Lorsqu'une entreprise meurt, organisez-lui une veillée funéraire. Célébrez la fin, puis le recommencement.

D.B. - En appliquant votre recette, recréerons-nous un autre Boulder ?

B.F. - Non. Les communautés entrepreneuriales sont influencées par les villes, les régions et les pays qui les abritent. Les ressources intellectuelles, naturelles, culturelles de leur environnement les façonnent. Prenez Montréal. Votre ville est un carrefour de mode, de design et de techno. Votre écosystème entrepreneurial le reflète.

D.B. - Votre firme de capital de risque, Foundry Group, fait de l'investissement thématique. De quoi s'agit-il ?

B.F. - Nous nous sommes donné un cadre intellectuel pour guider nos choix. À nos débuts, notre grille d'évaluation était très cartésienne, mais elle obscurcissait notre jugement. Elle nous indiquait si un projet était bon, mais pas s'il correspondait à nos champs d'expertise. Aujourd'hui, nous limitons nos investissements à quelques thèmes que nous connaissons et dont l'importance, à notre avis, ira croissant. Ainsi, nous investissons dans les projets qui explorent l'interaction entre les humains et les machines. Nous optons aussi pour les projets de nouveaux protocoles.

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