Que réservent les résultats des banques américaines?

Publié le 13/04/2009 à 00:00

Que réservent les résultats des banques américaines?

Publié le 13/04/2009 à 00:00

Il a suffi d’une déclaration pour créer un retournement de marché : celle du président de Citigroup, Vikram Pandit, qui annonçait des résultats positifs en janvier et février. Depuis, l’indice S&P des banques américaines a pris 70% depuis son creux de mars dernier.

Du coup, à l’aube de la saison des résultats, les investisseurs sont nerveux. Ces banques sont-elles aussi rentables que le marché n’ose l’espérer ?

Boite de Pandore

Le grand test de confiance démarre mardi avec les résultats de Goldman Sachs, suivis de ceux JP Morgan Chase et de Citigroup en fin de semaine. Les prévisions des analystes sont peu inspirantes.

Chez Barclays Capital comme chez BMO Marché des Capitaux, on s’attend à ce que le premier trimestre de 2009, soit «moins mauvais» que le dernier trimestre de 2008. Ce qui, selon l’analyste Jonathan Clionna de Barclays Capital, se traduirait par des pertes qui totaliseraient 7 milliards de dollars pour les 24 premières banques américaines.

Le léger redressement dans les résultats, s’explique par des charges moins importantes pour dépréciation d’actifs. En effet, le marché immobilier résidentiel a donné quelques signes de stabilisation ce qui apporte un soutien à la valeur des titres adossés à des actifs hypothécaires.

Il faut aussi compter sur les nouvelles normes comptables, qui accordent aux banques une marge de manœuvre dans l’évaluation de ces titres.

Deuxième vague

De là à siffler la fin du cycle bancaire, c’est un pas que ces analystes ne franchissent pas. Ils redoutent tous deux la deuxième vague de la récession, caractérisée par des actifs dont la qualité se détériore non seulement dans le secteur immobilier résidentiel, mais aussi dans celui de des prêts immobilier commerciaux et des cartes de crédit.

Peter Winter de BMO Marché des Capitaux cite plusieurs données alarmistes dans le secteur des cartes de crédit. Notamment le taux de dettes dépassant trente jours, compilé par l’American Bankers Association, qui est passé de 2,65% des dettes totales il y a un an à 3,22% au dernier trimestre de 2008.

Ou encore le taux de radiation de Moody’s qui a atteint le sommet historique de 8,2% des créances douteuses en février. L’agence prévoit un taux de radiation à deux chiffres alors que le chômage progresse aux États-Unis.

Qui plus est, la stabilisation de l’immobilier résidentiel est loin d’être acquise. «Un mois ne fait pas une tendance», rappelle Peter Winter.

Capitalisation adéquate ?

Dans ce contexte, une question clé demeure pour les actionnaires: ces banques sont-elles suffisamment capitalisées pour survivre sans que l’aide de l’État américain ne dilue la valeur de leurs actions?

Jonathan Clionna de Barclays Capital ne se prononce pas mais précise que les niveaux de capitalisation demeurent «historiquement très faibles», notamment dans un contexte où la qualité des actifs a été sérieusement érodée.

Après tout, les résultats des tests de stress de l’administration américaine ne seront connus qu’à la fin d’avril. Et les critères d’aide sont encore flous.

Pour Peter Winter, les ratios de capital continueront de fondre au rythme de la dégradation de la qualité des actifs. «Les niveaux des réserves des banques sont encore trop faibles», pense-t-il.

Sa conclusion : le rebond de 70% des titres bancaires américains depuis mars dernier «n’est pas durable».

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