Mark Carney. Photo: Bloomberg.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a lancé mercredi son avertissement le plus clair jusqu'à maintenant au sujet d'une future hausse des taux d'intérêt, une éventualité qui pourrait se présenter plus tôt que prévu.
Le gouverneur de la banque centrale a toujours précisé que sa promesse de garder les taux d'intérêt à leur creux historique était explicitement conditionnelle à la faiblesse de l'inflation, mais ses propos de mercredi laissent croire qu'il s'inquiète de la hausse des prix à la consommation.
Dans un discours prononcé devant la Ottawa Economics Association, M. Carney a mis en évidence le contexte entourant son engagement à laisser le taux directeur de la banque à 0,25 pour cent au moins jusqu'au mois de juillet.
Selon le gouverneur, l'inflation de base, soit la mesure de l'inflation étudiée par la banque centrale pour juger des pressions sous-jacentes sur les prix, s'est révélée "un peu plus élevée" que prévu.
Statistique Canada a fait état la semaine dernière d'une inflation de base - qui exclut les prix des éléments les plus volatils, comme ceux de l'énergie - avait franchi la cible établie par la Banque du Canada, soit 2 pour cent, pour atteindre 2,1 pour cent en février. C'était vraisemblablement le dernier élément de preuve dont M. Carney avait besoin avant de pouvoir commencer à s'inquiéter publiquement de l'inflation.
Faible productivité
Par voie de communiqué, M. Carney a par ailleurs déploré la faible productivité des travailleurs canadiens, qui doit être redressée pour assurer une croissance durable au pays.
«Nous ne sommes pas aussi productifs que nous pourrions l'être. Le rythme d'expansion de notre production potentielle ralentit. Qui plus est, cette situation se produit alors que la nature même de l'économie mondiale, au sein de laquelle nous avons connu un essor remarquable précédemment, est menacée», a noté le gouverneur.
La baisse de l'accroissement de la production potentielle pourrait se traduire par une perte cumulative de revenu de près de 30 000 $ par Canadien au cours des dix prochaines années, selon M. Carney.
