De nouveau du retard pour l'expansion du pipeline Trans Mountain

Publié le 29/01/2024 à 18:42

De nouveau du retard pour l'expansion du pipeline Trans Mountain

Publié le 29/01/2024 à 18:42

Par La Presse Canadienne

L’oléoduc Trans Mountain est le seul oléoduc du Canada vers la côte ouest et son expansion augmentera la capacité de l’oléoduc à 890 000 barils par jour, contre 300 000 actuellement. (Photo: La Presse Canadienne)

Calgary — L’expansion de l’oléoduc Trans Mountain est encore une fois confrontée à des retards.

La société d’État qui construit ce projet massif, qui avait précédemment déclaré qu’elle s’attendait à ce que le pipeline soit mis en service vers la fin du premier trimestre, a mentionné lundi qu’elle se heurtait une fois de plus à des défis de construction en Colombie-Britannique.

Dans un communiqué publié sur son site internet, Trans Mountain Corporation a affirmé lundi avoir fait face à des «problèmes techniques qui entraîneront une période supplémentaire pour déterminer les mesures les plus sûres et les plus prudentes afin de minimiser les retards supplémentaires».

Les problèmes techniques ont été découverts entre le 25 et le 27 janvier lors de travaux de construction dans la vallée du Fraser, entre Hope et Chilliwack, en Colombie-Britannique, a précisé l’entreprise.

«Trans Mountain se concentre entièrement sur l’achèvement de l’oléoduc et n’accordera pas d’entrevues pour le moment tandis qu’elle travaille en vue de la date prévue de mise en service au cours du deuxième trimestre de 2024», a indiqué la société.

L’oléoduc Trans Mountain est le seul oléoduc du Canada vers la côte ouest et son expansion augmentera la capacité de l’oléoduc à 890 000 barils par jour (b/j), contre 300 000 b/j actuellement.

Sa construction, achevée à plus de 98%, est en cours depuis plus de trois ans. Les producteurs de pétrole canadiens ont déjà commencé à augmenter leur production en prévision d’une capacité d’exportation supplémentaire, ce qui devrait améliorer les prix que reçoivent les sociétés pétrolières canadiennes.

Cependant, Trans Mountain Corporation mène une course contre la montre alors qu’elle fait face à des difficultés de forage dans la roche dure en Colombie-Britannique.

Sa demande initiale d’utiliser une taille de tuyau différente pour l’emplacement en question a été refusée par la Régie de l’énergie du Canada en raison de préoccupations concernant la qualité et l’intégrité du pipeline.

Trans Mountain Corporation a ensuite demandé au régulateur de reconsidérer sa décision, affirmant en décembre que le projet pourrait être confronté au pire scénario, soit un retard de deux ans dans son achèvement, si elle n’était pas autorisée à modifier ses plans de construction.

Après une audience orale à Calgary plus tôt ce mois-ci, l’organisme de réglementation a ensuite accepté d’autoriser une dérogation au pipeline, à condition que la société d’État fédérale respecte un certain nombre de conditions, y compris les exigences en matière d’essais et de documentation pour les matériaux des canalisations.

Le pipeline Trans Mountain appartient au gouvernement fédéral, qui l’a acheté en 2018 dans le but de compléter le projet d’expansion après qu’il eut été sabordé par l’ancien propriétaire, Kinder Morgan Canada.

Les coûts du projet ont grimpé en flèche au cours de la construction, passant d’une estimation initiale de 5,4 milliards de dollars (G$) à l’estimation la plus récente de 30,9(G$).

Trans Mountain Corporation a attribué l’explosion des coûts à un certain nombre de facteurs, notamment l’évolution des exigences en matière de conformité, les exigences en matière d’engagement et d’indemnisation des parties prenantes, les conditions météorologiques extrêmes, la pandémie de COVID-19 et les difficultés du terrain.

Amanda Stephenson, La Presse Canadienne

 

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