Plusieurs dirigeants d'organismes environnementaux québécois ont salué l'octroi des projets pour 2000 MW de capacité de production d'énergie éolienne. Sur le principe les 2000 MW d'énergie éolienne passent comme une lettre à la poste avec cependant des réserves quant à la participation du public dans les projets cités et sur le contenu québécois de la production. Les commentateurs expriment aussi des réserves sur le fait que le contenu éolien de la production d'Hydro Québec ait été limité à 10%. L'Association canadienne de l'énergie éolienne (CanWEA) voit dans l'annonce de lundi «un geste sans précédent pour la poursuite du virage éolien amorcé au Québec et pour la préservation de l'environnement». Consultations souhaitées Les dernières étapes de consultations publiques pour le projet ne doivent pas être occultées, rappellent les intervenants. Dans le passé, certains projets controversés ont retenu l'attention des médias. Cependant, Steven Guilbeault, porte-parole d'Équiterre rappelle qu'il en existe plusieurs autres qui fonctionnent bien. «La population québécoise dans son ensemble est favorable aux projets éoliens», dit-il. Le président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), André Belisle, souligne aussi la nécessité de respecter les communautés et l'environnement. Conscient que certaines personnes pourraient s'opposer aux éoliennes, il croit aussi que les alternatives, telles que l'énergie thermique, l'exploitation des dernières rivières sauvages du Québec ou le nucléaire, ne seraient guère mieux accueillies. Dépasser les 10% Hydro-Québec a aussi rappelé que le réseau ne pouvait accommoder que 10% d'énergie éolienne compte tenu de l'imprévisibilité des vents et de la production intermittente d'énergie. Cette limite de 10% soulève des critiques de la part de ceux qui auraient souhaité voir l'énergie éolienne prendre encore plus d'ampleur. «Personne n'est marié à ce taux de 10%», souligne Steven Guilbeault qui y voit une ouverture pour peut être davantage d'énergie éolienne après l'échéance de 2015. André Belisle, de son côté, soutient qu' «il va falloir faire plus» et qu'il y a «encore un potentiel énorme en termes de développement éolien et d'efficacité énergétique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre». Retombées larges Le TechnoCentre éolien, qui fait partie de CanWEA, soutient que «les investissements annoncés et les retombées engendrées par la réalisation des quinze projets de parcs éoliens seront extrêmement bénéfiques pour le développement du Québec et ses régions». «Non seulement les communautés qui accueilleront des parcs en profiteront pleinement mais de nouvelles usines de fabrication de composantes d'éoliennes verront le jour en Gaspésie et dans la MRC de Matane», a déclaré dans un communiqué André Lemieux, directeur général du TechnoCentre éolien. Rappelons que trois villes en Gaspésie espèrent attirer une de ses usines, soit Sainte-Anne-des-Monts, Chandler et New Richmond. Détails sur les 15 projets retenus par Hydro-Québec: http://www.lesaffaires.com/article/0/energie/2008-05-05/477441/hydroquebec-retient-15-projets.fr.html