Amundi prévoit une «légère récession» aux États-Unis en 2024

Publié le 18/01/2024 à 16:08, mis à jour le 18/01/2024 à 16:29

Amundi prévoit une «légère récession» aux États-Unis en 2024

Publié le 18/01/2024 à 16:08, mis à jour le 18/01/2024 à 16:29

Par François Normand

Le chef de la recherche macroéconomique chez Amundi, Mahmood Pradhan, estime que trois facteurs entraîneront les États-Unis en récession. (Photo: 123RF)

Le gestionnaire français d’actifs Amundi prévoit que les États-Unis pâtiront d’une «légère récession» dans la première moitié de 2024, mais que le Canada y échappera. Pour l’ensemble de l’année, l’économie américaine progressera néanmoins de 0,8%, pour rebondir à 1,4% en 2025.

Voilà l’un des points forts des perspectives économiques qu’a présentées ce jeudi matin à Montréal Mahmood Pradhan, chef de la recherche macroéconomique chez Amundi, le plus important gestionnaire d’actifs en Europe, qui figure dans le top 10 mondial.

Même si les économies canadienne et américaine sont très intégrées, le produit intérieur brut (PIB) du Canada ne descendra pas en territoire négatif au courant de 2024 — une récession se caractérise par une décroissance du PIB pendant au moins deux trimestres consécutifs.

Cela dit, la croissance au pays sera relativement faible, souligne à Les Affaires l’économiste qui était auparavant au Fonds monétaire internationale (FMI).

«Nous nous attendons à ce que l'économie canadienne connaisse également un premier semestre 2023 très faible, bien en deçà de son potentiel et une croissance à peine positive sur une base annualisée», indique-t-il.

Ainsi, pour les quatre trimestres de 2024, Mahmood Pradhan prévoit que le PIB canadien progressera respectivement de 0,3%, de 0,5%, de 1,2% puis de 1,6%.

Au troisième trimestre de 2023, notre économie s’était contractée de 1,1%, mais sans entrer en récession pour l’ensemble de l’année.

 

La faiblesse de l'économie canadienne

Selon l’économiste d’Amundi, la faiblesse de l’économie canadienne tient à deux facteurs.

Premièrement, le ralentissement de la croissance mondiale en 2024 (2,4% cette année, comparativement à 3,1% en 2023) maintiendra les prix des matières premières relativement faibles.

Deuxièmement, la politique monétaire de la Banque du Canada est «assez restrictive», alors que l’inflation au pays reste bien supérieure à l’objectif de la banque centrale — l’inflation s’est établie à 3,4% en décembre et la cible de l’institution est de 2%.

Dans le cas des États-Unis, Mahmood Pradhan estime que trois facteurs entraîneront leur économie en récession.

L’épargne supplémentaire des consommateurs accumulée pendant la COVID-19 s'estompe, tandis que les investissements des entreprises ne suffisent pas à compenser la faiblesse de la consommation.

Enfin, le marché du travail trop tendu, c’est-à-dire que l'offre de main-d'œuvre est insuffisante pour satisfaire la demande des employeurs. Cela réduit doncleur capacité à réaliser des contrats pour des clients. À noter que les entreprises canadiennes sont confrontées à la même problématique.

 

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