Restauration rapide: la planche de salut


Édition du 04 Avril 2015

Restauration rapide: la planche de salut


Édition du 04 Avril 2015

Par Matthieu Charest
LE CAS DE QUESADA

Malgré des données peu encourageantes, la chaîne de restauration rapide Quesada a choisi de s'attaquer au marché québécois. L'entreprise canadienne a déjà ouvert cinq franchises dans la province, alors que deux autres sont en construction. À terme, «on en veut 50 au Québec et 300 au Canada», nous révèle Tom O'Neill, président.

«Il n'y a pas de trucs, ajoute-t-il. Nous servons des aliments frais et santé. La concurrence ne m'inquiète pas. C'est moi qui ai introduit les Subway en Ontario dans les années 1980, et depuis, les gens ont découvert les saveurs internationales. Il y a beaucoup de concurrence dans les hamburgers et les frites, mais le mexicain est sous-développé, croit-il. Nos ventes augmentent de 15 à 20 % par année !»

Marges bénéficiaires

En quête de franchisés, M. O'Neill souligne que les coûts d'acquisition se situent nettement en deçà de la moyenne. «C'est 225 000 $. Soit environ la moitié du prix que d'autres chaînes exigent. Et cette somme comprend les frais de franchisage, les frais juridiques, les coûts de construction et la première semaine de nourriture.» Quant aux redevances, elles sont fixées à 9 % (dont 3 % pour la publicité). «Bien gérée, une franchise Quesada peut générer une marge bénéficiaire de 10 à 12 %», estime-t-il.

Des marges élevées, mais qui n'étonnent pas outre mesure François Meunier, président de l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ). «La moyenne des marges bénéficiaires est de 5,1 % dans les restaurants à service restreint. Certains restaurateurs performent beaucoup mieux, tandis que d'autres font moins bien», relève-t-il.

Quant à la tendance santé de Quesada, un avantage souligné par Tom O'Neill, François Meunier se montre plus nuancé : «Tous les indicateurs pointent vers ça, la santé, le développement durable. Mais faites attention de ne pas confondre l'intention et l'action. Tout le monde veut bien manger, être raisonnable. Mais le font-ils tous ?»

Et à ceux qui seraient tentés par l'aventure du franchisage, il sert cet avertissement : «Si vous ne connaissez pas ça [la restauration], abstenez-vous. C'est peut-être moins risqué avec une franchise, mais le marché est saturé». Toutefois, nuance-t-il, «si vous me demandez si c'est le moment de se lancer, il y a des gens qui vous répondront "oui". Tandis que plusieurs entreprises sont fragiles, c'est le moment de se faire une niche».

5,1 %: La moyenne des marges bénéficiaires dans les restaurants à service restreint au Québec s'établit à 5,1 %.

La restauration en chiffres

67,8 % des faillites canadiennes de restaurants surviennent au Québec (2014)

21 891: Au Québec, il y avait 21 891 restaurants en décembre 2013, soit 24,5 % du total canadien, qui se situait à 89 448.

Une restauration distincte

Pourcentage d'établissements par catégorie (2014)

Service complet:
Au Canada 46 %
Au Québec 48 %

Services spéciaux:
Au Canada 9 %
Au Québec 10 %

Service restreint:
Au Canada 39 %
Au Québec 31 %

Bars, brasseries, tavernes et salons:
Au Canada 6 %
Au Québec 11 %

Sources : Association des restaurateurs du Québec, Bureau du surintendant des faillites Canada, ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, Institut de la statistique du Québec, Statistique Canada, Desjardins

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