Breuvages Kiri, de Bertin F. Nadeau, se protège de ses créanciers

Publié le 25/02/2011 à 12:27, mis à jour le 25/02/2011 à 15:07

Breuvages Kiri, de Bertin F. Nadeau, se protège de ses créanciers

Publié le 25/02/2011 à 12:27, mis à jour le 25/02/2011 à 15:07

[Photo : Kiri]

Les Breuvages Kiri, de Saint-Félix-de-Valois, près de Joliette, s’est placée sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Personne à l’usine n’a voulu nous en dire davantage.

L’usine a cessé sa production le 21 février mais il s’agirait d’une fermeture temporaire pour les 37 employés.

L’entreprise d’embouteillage de boissons gazeuses a été fondée en 1924. Elle appartenait à Bertin F. Nadeau, une des gloires déchues du Régime d’épargne-actions dans les années 80 et 90.

M. Nadeau est l’une de ces vedettes instantanées, avec Michel Gaucher (Steinberg) et d’autres, créées par Québec inc. en mal de gestionnaires de haut niveau francophones dans les années 80.

Voici ce qu’écrivait le magazine L’Actualité en novembre 1994 : «Nationaliste fervent, Jean Campeau, alors président de la Caisse de dépôt et placement, cherchait en effet à constituer une élite financière francophone. Il affectionnait particulièrement les personnalités extraverties et flamboyantes. Son poulain préféré a été Bertin Nadeau, professeur à l'École des hautes études commerciales et président d'un petit holding de 20 millions de dollars, Unigesco. En 1985, Campeau remit à Unigesco le contrôle de Provigo, qui faisait 200 fois son poids. Nadeau ne parvint jamais à redresser Provigo, principalement parce qu'il ne s'intéressait pas à l'épicerie. Il cherchait plutôt à monter un grand holding financier. »

Le 11 février 1993, Le Devoir avait déjà écrit : « Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce Bertin Nadeau est un joyeux bricoleur d'échafaudages financiers. Lui qui, en 1985, prenait le contrôle de Provigo avec deux sous en poche, le voilà, plus endetté que jamais… »

Propulsé à la tête de la chaine d’épiceries Provigo, M. Nadeau l’amena au bord de la faillite. Le 12 juin 1993, le quotidien Le Soleil titrait : « Unigesco menacée de recourir à la loi sur l'insolvabilité et les faillites. »

La Caisse de dépôt et placement du Québec était venue à la rescousse pour empêcher ce fleuron de l’économie québécoise de passer aux mains d’investisseurs non québécois et s’était débarrassée de M. Nadeau.

À l’été 1994, en contrepartie de 4,4 millions de dollars, le président d'Unigesco, Bertin Nadeau, a fait l'acquisition, en son nom propre, de Breuvages Kiri, une division de son holding plongé dans une restructuration radicale. M. Nadeau est également propriétaire des Orgues Casavant, à Saint-Hyacinthe.

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