La Caisse a pris trop de risques, selon Sabia

Publié le 04/05/2009 à 00:00

La Caisse a pris trop de risques, selon Sabia

Publié le 04/05/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde
Questionné par le critique du Parti québécois en matière de Finance, François Legault, à savoir si la Caisse avait pris un risque trop grand en «spéculant sur l’évolution des taux d’intérêt», ce qui a provoqué une perte de 1,7 milliard de dollars en 2008, M. Sabia a simplement répondu «Oui».

Le nouveau patron de la Caisse a ajouté que c’est la raison pour laquelle il avait décidé de «fermer ces positions» et de procéder à un remaniement à la direction de l’institution le 30 avril.

Effet de levier dans l’immobilier

M. Legault a également questionné la politique d’utilisation de l’effet de levier dans le secteur de l’immobilier, de même que la diversification du portefeuille de la Caisse au niveau international.

L’effet de levier est un mécanisme qui permet de financer des investissements par emprunts plutôt que par des instruments de capitaux propres. Il s’agit d’un procédé rentable dans la mesure où le bénéfice d’exploitation des immeubles est supérieur aux frais fixes liés aux emprunts.

Fernand Perreault, ancien président et chef de la direction par intérim de la Caisse et actuel conseiller spécial auprès de la direction, a précisé que le niveau de levier permis était de 50% de la valeur du portefeuille immobilier. «Le niveau de l’effet de levier a été supérieur à cette limite en 2008, en raison de la baisse de valeur du portefeuille immobilier», a-t-il affirmé.

«Le niveau de levier à ce moment est un peu élevé. Dans les circonstances, il faut réévaluer. Le plus important, c’est de questionner l’utilisation de l’effet de levier. C’est un travail qui s’applique à tous les portefeuilles de la Caisse. Nous allons voir s’il est nécessaire de changer notre approche», a ajouté Michael Sabia.

«Ce n’est pas question de ne pas utiliser le levier, mais bien de voir si nous pouvons l’utiliser de manière plus prudente et plus efficace», dit-il.

Trop éparpillée?

«La Caisse est présente au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Espagne, au Brésil, en Russie, en Inde et en Chine. Est-ce que l’organisme a l’expertise nécessaire pour investir dans tous ces marchés?», aussi demandé François Legault.

M. Sabia a répondu que la question n’était pas là. Selon lui, le plus important, c’est comment la Caisse investie à l’international pour fournir une diversification géographique à ses déposants. «Dans le contexte des défis économiques actuels, l’immobilier est l’un des secteurs les plus performants sur le plan opérationnel, ce qui permet de générer de la valeur à long terme pour les déposants», a-t-il affirmé.

Un nouveau système de rémunération

Concernant la gestion du risque, le nouveau PDG affirme que «le défi est de développer un système de rémunération efficace qui fonctionne dans un contexte très différent de ce qu’on a connu dans les dernières années. Il faut un système équilibré entre rendement et risque», affirme-t-il.

Micheal Sabia affirme qu’il s’agit d’un concept fondamental pour une société de placement. «C’est le changement le plus important depuis la tempête de 2008. Je suis convaincu que la gestion du risque n’est pas imposée par le CA, mais par l’organisation elle-même. La gestion du risque est la responsabilité de tous les membres de la direction de la Caisse», dit M. Sabia.

Une commission sur 2008

Il y aura par ailleurs, au cours des prochaines semaines, une commission parlementaire spéciale de 34 heures sur les résultats de 2008 de la Caisse, au cours de laquelle témoigneront les anciens dirigeants de la Caisse, les principaux déposants et le ministre des Finances.

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