Ukraine: entretien téléphonique «en cours» entre Macron et Poutine

Publié le 29/03/2022 à 07:55, mis à jour le 29/03/2022 à 11:29

Ukraine: entretien téléphonique «en cours» entre Macron et Poutine

Publié le 29/03/2022 à 07:55, mis à jour le 29/03/2022 à 11:29

Par AFP

9h14 | Istanbul — L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a indiqué mardi le négociateur en chef ukrainien après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul. 

Le négociateur en chef, David Arakhamia, a aussi estimé qu'après ces pourparlers, les conditions étaient «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kyiv.

«Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité», a déclaré David Arakhamia lors d'un point de presse informel. «Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue à l'article 5 de l’OTAN et même de façon plus ferme», a-t-il ajouté.

L'article 5 du traité de l'Alliance atlantique stipule qu'une attaque contre l'un de ses membres est une attaque contre tous.

M. Arakhamia a cité, parmi les pays que l'Ukraine voudrait avoir comme garants, les États-Unis, la Chine, la France et le Royaume-Uni — membres du Conseil de sécurité de l'ONU — mais aussi la Turquie, l'Allemagne, la Pologne et Israël.

«L'Ukraine acceptera un statut neutre si le système de garantie de sécurité fonctionne», a-t-il ajouté. 

Avec de telles garanties, l'Ukraine «ne déploiera sur (son) territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique», a souligné un autre négociateur, Olexandre Tchaly.

Des exercices militaires pourraient néanmoins être organisés en Ukraine avec l'accord des pays garants, a-t-il précisé.

Kyiv demande également que cet accord international n'interdise en rien l'entrée de l'Ukraine dans l'UE, et que les pays garants s'engagent à contribuer à ce processus.

Pour que ces garanties puissent prendre effet dans les plus brefs délais, la Crimée et les territoires du Donbass sous contrôle des séparatistes prorusses seraient «temporairement exclus» de l'accord, a précisé M. Arakhamia.

Pour résoudre la question spécifique de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, Kyiv propose «15 ans» de pourparlers russo-ukrainiens séparés, selon un autre négociateur ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

 

Moscou va réduire «radicalement» son activité militaire en Ukraine

8h32 | Istanbul — La Russie a promis mardi de «radicalement» réduire son activité militaire en direction de Kyiv et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers russo-ukrainiens «substantiels» à Istanbul.

«Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (…), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kyiv et Tcherniguiv», a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, à l'issue des discussions. 

Le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine.

Selon lui, une rencontre des dirigeants ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine, et de représentants d'États garants, serait possible en cas d'accord pour mettre fin aux hostilités. 

«En ce qui concerne une rencontre des deux présidents, nous avons dit depuis le début qu'elle sera possible lorsqu'il y aura un accord (…) La rencontre pourrait être multilatérale, avec la participation d'États garants», a-t-il dit.

«Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord», a-t-il dit. 

«À condition d'(effectuer) un travail rapide sur l'accord, et de trouver les compromis nécessaires, la possibilité de conclure la paix se rapprochera», a dit M. Medinski.

 

À la page suivante, reprise des pourparlers russo-ukrainiens en Turquie

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