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Édition de Octobre 2021

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Édition de Octobre 2021

Par Dominique Beauchamp

Barry Schwartz

Chef des investissements, Baskin Wealth Management 

Le gestionnaire de fortunes privées et de fondations met de l’avant trois sociétés performantes menées par des PDG avertis qui créent de la valeur.

 

Le proprio de California Closets (FirstService) peut encore étendre sa portée 

FSV, 237,73 $
Ratio cours/bénéfice prévu : 43,3 fois
Hausse prévue des bénéfices en 2022 : +14,4 %

Le principal gestionnaire de communautés résidentielles et important prestataire de services aux propriétaires immobiliers FirstService est probablement l’une des plus grandes réussites boursières méconnues.

En 25 ans, ses revenus ont crû à un rythme annuel de 19 %, dont la moitié provient de la croissance interne, mais Barry Schwartz est certain que l’entreprise bien gérée a encore un fort potentiel compte tenu de la fragmentation naturelle de ses créneaux.

Le groupe de Toronto peut en effet ajouter à ses services, comme l’achat, en mai, de Maxons Restoration, à New York, qui offre un service d’urgence à ses clients commerciaux en cas de sinistre.

FirstService peut aussi prendre pied dans de nouvelles zones géographiques tant par acquisitions qu’en offrant des franchises.

« Puisque ses services sont offerts localement, la société bénéficie des avantages d’être le numéro un ou deux dans ses marchés, bien qu’elle s’approprie une faible part du marché », explique le chef des investissements.

En procurant à ses marques et services une portée nationale et des économies d’échelle, FirstService peut rentabiliser des services qui dégagent fondamentalement des marges modestes.

La prestation de services et le modèle de franchisage requièrent aussi peu de dépenses en capital, ajoute-t-il, si bien que le dividende a augmenté de 80 % depuis 2015.

« Le titre est toujours chèrement évalué, comme le sont si souvent les entreprises de qualité, mais dans trois ans, vous vous direz qu’il aurait été attrayant de l’acheter trois ans plus tôt, car il aura encore gagné en valeur », évoque Barry Schwartz.

Son bilan est sain. La dette représente seulement 1,2 fois le bénéfice d’exploitation tandis que les liquidités s’élèvent à 572 M$ US.


Le roi du jeu vidéo Activision Blizzard se relèvera des accusations de harcèlement 

ATVI, 80,57 $ US
Ratio cours/bénéfice prévu : 19,4 fois
Hausse prévue des bénéfices en 2022 : +11,1 %

Barry Schwartz reconnaît d’emblée que ce choix est controversé puisque le propriétaire des jeux « Call of Duty » et « Candy Crush » traverse une crise provoquée par des accusations de harcèlement et de discrimination qui ont déclenché plusieurs poursuites.

Après une enquête de deux ans, un organisme californien a déposé des accusations contre la société. De plus, des actionnaires ont déposé des poursuites contre Activision Blizzard pour avoir caché cette enquête et avoir fermé les yeux sur une culture interne toxique.

Le gestionnaire fait le pari qu’Activision Blizzard saura se relever de cet épisode noir puisque le président et actionnaire Bobby Kotick a commencé à « faire le ménage en interne », après que les employés actuels lui eurent reproché son silence.

PDG depuis 1991, « Bobby Kotick a un important intérêt financier à ce que ça se règle », ajoute le gestionnaire, qui signale aussi qu’Activision a terminé l’année 2021 avec des liquidités de 8 $ US par action. Bobby Kotick détient 4,3 millions d’actions de l’entreprise.

Il existe bien sûr un danger que la gestion de la crise démotive les créateurs, entraîne le départ d’employés clés et retarde le lancement des nouvelles générations de ses jeux vedettes. Le gestionnaire estime néanmoins qu’au cours actuel, le titre intègre déjà ce risque.

Dans l’intervalle, l’action a perdu 20 % de sa valeur bien que la société ait haussé ses prévisions de revenus pour 2021 même si le déconfinement facilite les déplacements et encourage la reprise des activités à l’extérieur du domicile. 

La tempête ne change pas le fait que la société peut compter sur 500 millions de joueurs dans 196 pays, que les nouvelles moutures de ses jeux vedettes incluant des versions mobiles sont toujours très attendues et qu’elle dégage d’énormes marges brutes, de l’ordre de 90 % pour certains jeux, fait valoir Barry Schwartz. « Les facteurs fondamentaux sont toujours aussi solides, mais à court terme, la réputation est écorchée », conclut-il.

 

Le géant des déchets Waste Connections passe des acquisitions au retour du capital

WCN, 160,09 $ US
Ratio cours/bénéfice prévu : 37,0 fois
Hausse prévue des bénéfices en 2022 : +16,4 %

Le principal gestionnaire de déchets des États-Unis partage avec FirstService des attributs de qualité qu’apprécie Barry Schwartz, notamment une gestion hors pair, des services essentiels et des revenus de nature récurrente.

« Ce sont d’excellents opérateurs qui contrôlent bien les coûts, acquièrent de façon prudente et répartissent leur capital avec discipline », soutient-il. 

La croissance du bénéfice d’exploitation et des flux de trésorerie en font une première de classe.

Maintenant que le géant a en grande partie consolidé son marché, il lui sera plus difficile à l’avenir de réaliser des acquisitions majeures sans attirer l’œil des autorités de la concurrence.

Le financier s’attend donc à ce que la société partage de plus en plus ses importants flux de trésorerie disponibles avec ses actionnaires sous forme de rachats d’actions, au cours des cinq prochaines années. « Une entreprise stable telle que Waste Connections peut se permettre de racheter et d’éliminer une bonne part de ses actions sans affaiblir son bilan, comme l’ont fait d’autres entreprises performantes comme AutoZone, O’Reilly Media et Charter Communications, qui ont généré énormément de valeur pour leurs actionnaires avec cette stratégie », évoque-t-il.

En même temps, l’entreprise texane continuera de profiter de la reprise de la collecte de déchets des commerces de toutes sortes et des entreprises du secteur de l’énergie, au Canada notamment, maintenant que l’économie revient à la normale. Elle offre ses services dans 43 États et dans 6 provinces.

D’ailleurs, au plus récent trimestre, qui a vu la hausse de 6,5 % des volumes et de 4,9 % des prix faire bondir les revenus de 17,5 % et les flux de trésorerie disponibles de 18,5 %, la société a relevé ses prévisions annuelles. Les flux excédentaires devraient atteindre 1 milliard de dollars américains (G$ US), ce qui n’est rien de moins que 63 % du bénéfice d’exploitation et 16 % des revenus.

Waste Connections a aussi l’intention de percer le marché de la capture du méthane provenant des dépotoirs et de sa transformation en électricité, ce qui lui procurerait une nouvelle source de revenus.

 

 

Fiona Wilson

Gestionnaire de portefeuille principale, actions mondiales, Groupe I3 , Guardian Capital LP

La gestionnaire de titres offrant des dividendes croissants met de l’avant trois sociétés qui se classent bien dans le système d’analyse fondamentale et d’intelligence artificielle et qui priorisent la qualité et la pérennité de la croissance des bénéfices. 

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