Construire pour affronter la crise du logement et la crise climatique

Publié le 05/03/2024 à 10:17, mis à jour le 05/03/2024 à 10:57

Construire pour affronter la crise du logement et la crise climatique

Publié le 05/03/2024 à 10:17, mis à jour le 05/03/2024 à 10:57

Par Charles Poulin

Parmi les mesures suggérées, le groupe de travail propose que les gouvernements provinciaux obligent les municipalités à renoncer aux redevances d'aménagement et aux taxes foncières sur toutes les formes de logements dont l’abordabilité est garantie pour 40 ans (Photo: 123RF)

Le Groupe de travail pour l’habitation et le climat propose un plan de match en habitation qui énumère des propositions pour lutter de front contre la crise de l’habitation et la crise climatique avec la construction de 5,8 millions de logements abordables d’ici 2030.

Le groupe indépendant de 15 signataires, qui compte notamment dans ses rangs l’ancienne ministre conservatrice des Transports et du Travail Lisa Raitt, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney at Adam Mongrain, directeur habitation de Vivre en Ville, suggère des mesures notamment liées à la densité et à l’allègement financier des projets.

Ce plan national propose entre autres au gouvernement fédéral de « revoir le code du bâtiment et de lier tout son financement des infrastructures à l'adoption de règles favorables à la densité par les provinces et les municipalités », indique le communiqué émis par l’organisme.

Le Groupe de travail pour l’habitation et le climat a aussi des recommandations pour les gouvernements provinciaux et municipaux. Pour les provinces, il voudrait qu’elles tiennent compte des zones sujettes aux impacts des changements climatiques et qu’elles obligent les municipalités à renoncer aux redevances d'aménagement et aux taxes foncières « sur toutes les formes de logements dont l’abordabilité est garantie pour 40 ans ».

Du côté des municipalités, le groupe de travail propose qu’elles mettent de côté des terrains réservés à la construction de logements à but non lucratif et qu’elles collaborent à livrer des logements dirigés par les Premières Nations.

« Sortir d'une crise n'est pas une mince affaire et ici nous proposons de sortir de deux crises en même temps, avance Adam Mongrain dans le communiqué émis par le groupe de travail. On ne peut pas faire face à ces défis avec une approche à l'emporte-pièce, avec des solutions isolées. Le plan pour accélérer la construction de logements nécessite une volonté de discipline et de collaboration exceptionnelle de la part de tous les paliers gouvernementaux. »

 

Facteurs clés

Le Groupe de travail pour l’habitation et le climat suggère cinq facteurs clés pour la réussite de son plan.

Il faut d’abord construire les nouveaux logements dans des endroits où les infrastructures existent déjà, note-t-il. Cela permet de réduire les coûts de construction, d’accélérer les délais et diminuer la pollution.

Il faut ensuite construire des logements et des maisons qui sont résilientes face aux événements météorologiques extrêmes, qui diminuent l’empreinte carbone et qui permettent de construire en grand nombre.

La productivité doit également être augmentée. Le groupe de travail propose de simplifier les obstacles réglementaires et de miser sur l’innovation.

Il faut finalement construire des logements conçus pour tous, améliorer les données et les renseignements d’une cartographie des risques climatiques ainsi que définir des objectifs pour augmenter l’offre de logements pour tous les paliers.

« Nous avons besoin de beaucoup plus de logements et nous avons besoin que ces logements soient plus respectueux de l'environnement et plus résilients face à l'aggravation des changements climatiques, affirme dans le communiqué Don Iveson, coprésident du Groupe de travail pour l’habitation et le climat et ancien maire d’Edmonton. Notre plan montre que les logements durables et résilients peuvent être plus rapides à construire et plus abordables au fil du temps grâce à des factures de services publics et d'assurance plus basses, des coûts d'infrastructure plus faibles et moins de réglementations bloquant la densité. »

 

 

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