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Mon collègue François Pouliot a bien abordé la question et je me permets d'en rajouter.
Le risque gazier de monsieur Bouchard
La donne vient soudainement de changer dans le débat sur la mise en valeur du gaz et le pétrole au Québec. Un préfet de discipline arrive et le ton va changer.
La nomination de Lucien Bouchard à la tête de l’Association gazière et pétrolière du Québec montre que l’industrie a entrepris de regagner du terrain sur le champ de bataille où elle a lamentablement failli depuis : celui de l’opinion publique.
Vrai, Lucien Bouchard devra d’abord remettre de l’ordre dans la maison de ses membres et leur rappeler des notions élémentaires de prudence et de transparence. Jusqu’ici, les entreprises qui travaillent à mettre en valeur le gaz de schiste ont plutôt allumé des feux, dans tous les sens du terme, sans être capables de les éteindre.
En même temps, elles ont montré leur incompétence à faire valoir les avantages que le Québec pourrait en retirer. La pente est raide, mais en agissant intelligemment, il est possible de la remonter,
Lucien Bouchard, plaideur reconnu, n’a pas peur de l’arène. Il va remplacer un docteur en chimie, André Caillé, plus à l’aise dans les explications scientifiques que les combats de ruelle. Or, les dérapages qu’on a connus depuis qu’est apparue dans le vocabulaire l’expression « gaz de schiste » montrent qu’il est temps de remettre de l’ordre dans la maison.
Lucien Bouchard pourra-t-il faire des miracles ? En tout cas, il va rétablir le rapport de forces. Les écologistes qui ont déjà commenté sa nomination l’ont bien vu, en prétendant que son arrivée signale que l’industrie est aux abois et qu’elle ne sait plus quoi faire.
J’ai plutôt l’impression que Monsieur Bouchard, avec ses gros sourcils froncés, leur fait peur. Il est capable de renverser le vapeur. Il va lui falloir jouer au préfet de discipline avec ses membres et au communicateur éloquent avec la population. Dans un cas comme dans l’autre, il en est tout à fait capable.
