Misère pour les minières et pour les régions qui en dépendent


Édition du 22 Août 2015

Misère pour les minières et pour les régions qui en dépendent


Édition du 22 Août 2015

C'est comme la météo grise qui a sévi sur le Québec cet été, mais en pire.

Le mauvais temps continue de s'abattre sur le secteur des ressources naturelles, qui traverse ses moments les plus difficiles depuis la crise de 2009.

Pour vous donner une idée, une tonne de minerai de fer valait 187 dollars américains en février 2011 ; à la mi-août, le prix avait chuté à 56 $ US... C'est quand même mieux qu'au début de juillet, quand il s'était effondré en touchant un creux de 44 $ US. Mais il ne faut malheureusement pas voir avec la timide remontée des dernières semaines le signe d'une reprise à venir, ont dernièrement signalé des analystes de Goldman Sachs. Dans une note récente, la firme voit les cours glisser de nouveau entre 50 et 44 $ US au moins jusqu'en 2016.

Allez solliciter de nouveaux investissements avec ce genre de prévisions ! Et si ce n'était que du fer : les économistes du Mouvement Desjardins, de leur côté, ne sont guère optimistes à court terme pour l'ensemble des métaux de base, comme l'aluminium, le cuivre, le nickel ou le zinc. Mais, dit-on, «une remontée des prix des métaux devrait survenir par la suite, alors que les prix actuels ouvriront la porte à des pénuries dès que la demande mondiale se renforcera».

Autrement dit, les minières assez fortes pour traverser la tempête seront en meilleure posture pour profiter de la reprise, car l'offre sera alors moins abondante du fait de la disparition des plus vulnérables. Une sorte de sélection naturelle darwinienne, en somme.

Attirer les capitaux dans un contexte défavorable

Il reste que tout n'est pas désastreux, rappelle Nochane Rousseau, associé chez PwC, dont il est le leader pour les services miniers au Québec. On sollicite régulièrement ses qualités d'expert, ce que j'ai fait pour vérifier une hypothèse. Il faut du temps, beaucoup de temps pour mettre en place une mine d'envergure. Pour le moment, les prix sont bas, mais le cycle finira par repartir à la hausse. Ne serait-il pas temps, au lieu d'attendre, de planifier de nouvelles productions pour être fin prêts quand la demande reprendra ?

«Le problème, répond-il, est d'attirer des capitaux lorsque le contexte est défavorable. Ce sera très difficile pour les sociétés qui en sont encore au stade de l'exploration, et même pour celles qui ont terminé les préliminaires et qui sont prêtes à entrer en production.»

Par contre, il est plus optimiste pour les minières déjà actives, qui récoltent quand même des revenus de leur exploitation.

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