BLOGUE. Le gouvernement chinois veut recruter 20 cadres supérieurs pour ses sociétés d'État, dont 5 pdg. Certains de ces postes ne sont ouverts qu'aux citoyens chinois, mais plusieurs d'entre eux s'adressent aussi à des candidats étrangers. On peut lire dans cet article du New York Times que la maîtrise de l'anglais, et même du français, est un pré-requis pour certains de ces postes. Qui sait, le prochain pdg de la Dongfeng Motors ou de la China State Construction Engineering Corp. se trouve peut-être parmi les lecteurs de ce blogue...
ME SUIVRE SUR TWITTER: diane_berard
Le message derrière ce recrutement massif est clair: le gouvernement chinois est insatisfait de la performance de ses sociétés d'État. À l'heure où plusieurs d'entre elles sont en processus de privatisation, ou soumises à la concurrence croissante du secteur privé, un coup de barre d'impose. Il semble bien que celui-ci viendra en grande partie de l'Occident.
Un énorme choc culturel est à prévoir suite à l'arrivée de ces capitaines occidentaux. Pensons au climat qui règne en ce moment en Chine alors que les employés du secteur manufacturiers réclament un hausse de leur salaire (hausse que plusieurs ont obtenu) ainsi que de meilleures conditions de travail (lire un emploi plus stimulant, moins mécanique). Les plans du gouvernement risquent de créer plus d'agitation.
Certes, les jeunes Chinois sont plus ouverts sur le monde que leurs parents. Mais, ils n'ont pas nécessairement été formés pour fonctionner comme des employés occidentaux. On a souvent mentionné que les universités, à l'image du régime politique, encouragent peu la particpation active des étudiants. Ce qui en fait souvent des employés peu enclins à donner leur opinion et proposer des solutions aux problèmes de leur employeur. Je me souviens de ce manager occidental, muté en Chine pendant quelques années, qui m'a confié son exaspération devant la passivité de ses jeunes employés, pourtant brillants et doués, lors des réunions.
Parlons maintenant du cas des fonctionnaires plus âgés de ces sociétés d'État : comment réagiront-ils face à cette "opération productivité"?
Des rumeurs de plus en plus persistantes évoquent une relève de la garde au sein du Parti Communiste d'ici 18 mois. Cette quête massive de nouveaux gestionnaires pour les sociétés d'État chinoises marque peut-être la première étape vers cette nouvelle ère.
Lire ici ma chronique précédente.
