Certification Parité : une première canadienne pour Polytechnique Montréal

Publié le 27/02/2020 à 10:06

Annie Ross, professeure en génie mécanique, directrice associée à la formation et à la recherche et coprésidente du comité sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Crédit photo : Denis Bernier

Polytechnique Montréal a enfoncé l’automne dernier un premier jalon pour faciliter l’accès des ingénieures aux postes de professeur dans son organisation. L’université a obtenu la Certification Parité de niveau bronze de l’organisme La Gouvernance au Féminin, une première au Canada.

Ce n’est pourtant pas pour arracher une quelconque reconnaissance que Polytechnique Montréal s’est engagée dans ce processus. Selon Annie Ross, directrice associée à la formation et à la recherche et coprésidente du comité sur l’équité, la diversification et l’inclusion (EDI), c’est même « avec beaucoup d’humilité » que l’établissement a amorcé le projet.

« On trouvait intéressante l’idée de procéder à un diagnostic pour déterminer nos forces, mais aussi les aspects qu’il faudrait corriger », explique celle qui porte le dossier à Polytechnique Montréal. L’un des volets clés de la certification, mais non le seul, portait sur la représentation féminine dans les postes de gestion. Ceux-ci sont largement occupés par des membres du corps professoral.

Pour l’heure, la proportion de femmes au sein du corps professoral à Polytechnique s’établit à 14 %, soit sensiblement la même que parmi les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec, souligne Mme Ross. « Il reste du chemin à faire, admet-elle, mais on a établi une série de pistes pour nous permettre d’augmenter cette proportion », précise-t-elle.

Passer à l’action

Mme Ross et son équipe rédigent présentement une politique qui sera dévoilée cette année et qui permettra d’ancrer chaque initiative dans l’une de ses lignes directrices.

Un comité révisera entre autres les critères de sélection des nouveaux professeurs. « Sans aucun doute, on veut avant tout embaucher des personnes compétentes, explique cette ingénieure rattachée au Département de génie mécanique, mais si nos critères de sélection sont calqués sur ceux qui correspondent au parcours typique d’un homme plutôt qu’à celui d’une femme, on nuit peut-être aux candidatures féminines. »

Polytechnique met également de l’avant des initiatives pour améliorer l’environnement de travail des professeures de Polytechnique Montréal en offrant, par exemple, des moyens pour la conciliation travail-famille. Une attention est aussi portée aux conditions du congé de maternité, indique Mme Ross. « Les outils mis en place sont bien sûr offerts à tous, hommes et femmes, mais ils ont possiblement un impact particulièrement grand pour nos professeures », précise-t-elle.

En plus de favoriser l’arrivée de nouveaux talents féminins au sein du corps professoral, Polytechnique Montréal cherche à former ses professeures de façon à ce que certaines d’entre elles puissent accéder à des postes de direction. Des formations en leadership conçues pour elles sont entre autres envisagées.

Solidifier la base

Reste qu’avant de recruter des ingénieures, il faut d’abord les former. Voilà pourquoi Polytechnique Montréal appuie déjà une série d’initiatives pour intéresser les jeunes filles aux carrières en génie.

Les camps de Folie Technique (à lire dans un autre texte), par exemple, font une place toute spéciale aux filles pour les sensibiliser aux sciences. Le programme GéniElles s’appuie quant à lui sur un réseau d’ambassadrices formé d’étudiantes, de diplômées et de professeures, qui a pour objectif de lever le voile sur les carrières en génie. Né d’un partenariat entre RioTinto, Ubisoft et la Fondation et Alumni de Polytechnique Montréal, il a aussi fourni en 2019 un total de 50 000 dollars en bourses remises à de nouvelles étudiantes de Polytechnique.

De leur côté, les comités étudiants Poly-FI et Poly-L cherchent à soutenir le développement des étudiantes de Polytechnique en s’appuyant notamment sur des activités de mentorat, des conférences et des tables rondes.

« C’est important de présenter des modèles pour que les jeunes femmes comprennent qu’une carrière en génie est envisageable pour elles, confie Mme Ross. Si je suis moi-même devenue ingénieure, bien que cela ne m’ait pas été suggéré par des conseillers en orientation, c’est parce que j’ai eu la chance d’avoir des ingénieurs dans mon entourage pour me montrer à quoi pouvait ressembler ce métier. »

Les démarches entamées depuis plusieurs années par Polytechnique pour attirer des femmes en génie ont porté leurs fruits jusqu’ici. En 12 ans, le nombre de ses étudiantes inscrites a doublé, portant à 28 % la proportion d’étudiants de sexe féminin à Polytechnique. Un beau succès lorsqu’on considère que la moyenne se situe à environ 20 % dans l’ensemble des facultés de génie du Québec.

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