Décaissement collectif : plus de valeur et moins de frais

Publié le 03/10/2019 à 00:30

Par Normandin Beaudry

Des centaines de milliers d’épargnants québécois – des millions au Canada – sont sur le point de procéder au décaissement de leur bas de laine pour assurer leur retraite. Tout comme ils ont eu plusieurs options pour épargner, ils en ont maintenant plusieurs pour décaisser. Mais toutes ces options ne permettent pas de gérer adéquatement le risque et de tirer un maximum de revenu à la retraite. Deux stratégies, qui gagnent en popularité, permettent de maximiser le revenu global à long terme : le décaissement collectif et le report des rentes gouvernementales.

1. Le décaissement collectif
Jusqu’à tout récemment, les employeurs ont surtout concentré leurs efforts sur l’offre de bonnes stratégies d’accumulation de l’épargne à leurs employés. Puis, au moment du décaissement, les participants à un régime collectif d’accumulation (régime à cotisation déterminée, REER, RPDB, etc.) devaient transférer leur épargne dans le marché individuel, avec des placements souvent moins efficaces et plus dispendieux. Plusieurs changements récents aux lois encadrant les régimes de retraite et aux lois fiscales du Canada et du Québec permettent désormais aux employeurs de prolonger leur offre d’accompagnement au moment de la retraite, en proposant aux employés des solutions de décaissement.

« Pour une offre de rémunération globale distinctive, en plus d’une responsabilité d’employeur accrue, de grandes entreprises souhaitent dorénavant maintenir les employés dans les régimes après leur retraite, en leur offrant un processus de décaissement avantageux », explique René Beaudry, associé principal en retraite et épargne chez Normandin Beaudry. « En réduisant le nombre d’options de placement comparativement au marché individuel, les employeurs simplifient le choix des nouveaux retraités. Surtout, ils peuvent leur offrir des rendements que seuls peuvent obtenir les gros investisseurs, avec un actif qui continue de croître sans interruption, et pour des frais annuels représentant moins de 1 %, plutôt que de 2 à 2,5 % du capital. » Cette réduction des frais peut constituer un avantage financier important sur un actif de 200 000 $ à gérer durant plus de 20 ans, par exemple.

2. Le report des rentes gouvernementales

Reste que dans bien des cas, les nouveaux retraités seront seuls pour décider de la façon d’utiliser leurs épargnes et les rentes gouvernementales (Régime de rentes du Québec et Pension de la sécurité de la vieillesse) auxquelles ils ont droit. Dans le cas des rentes gouvernementales, des stratégies permettent de minimiser plusieurs des risques liés à la retraite et ainsi réduire le niveau de stress associé à la sécurité financière. En voici un exemple.

Intuitivement, plusieurs sont ceux qui pensent profiter davantage de leurs rentes en les demandant tôt. Or, la réalité est toute autre. « Ces rentes sont garanties jusqu’au décès, indexées au coût de la vie et bonifiées pour tous les mois où elles ne seront pas versées après 65 ans. Par conséquent, plus on retarde le moment de les demander, plus elles seront élevées et offriront un remplacement de revenus plus intéressant », explique Mélinda Bastien, conseillère en retraite et épargne chez Normandin Beaudry.


Prenons l’exemple de Claude qui prend sa retraite à 65 ans et qui souhaite recevoir 60 % de son salaire annuel de 55 000 $, soit 33 000 $ annuellement.

- Si Claude commence à recevoir ses rentes gouvernementales dès 65 ans, elles lui procureront un remplacement de revenu de près de 35 %. Ses épargnes devront donc lui permettre de remplacer près de 25 % de son revenu (55 000 $) pour arriver au total souhaité de 60 %, et ce jusqu’à son décès, dont on ignore évidemment la date.

- Si, en revanche, Claude a la patience d’attendre 70 ans pour commencer à recevoir ses rentes gouvernementales, alors elles lui procureront un remplacement de revenu de 50%. Dans ce dernier scénario, Claude a utilisé ses épargnes personnelles pour fournir l’ensemble du revenu souhaité jusqu’à 70 ans, âge auquel les rentes couvrent la majorité de ses revenus à la retraite. « C’est une excellente stratégie, précise Mélinda Bastien : elle définit de façon plus précise la période durant laquelle la personne dépendra de façon importante de son épargne – 5 ans seulement, soit entre 65 et 70 ans. Elle circonscrit donc la majorité du risque de placement dans une durée déterminée. C’est bien plus cohérent, et moins anxiogène, que de tenter toutes sortes de calculs basés sur diverses hypothèses de longévité. »

L’information financière prépare les employés à leur retraite
Selon les spécialistes de Normandin Beaudry, ces stratégies procurent sécurité et paix d’esprit aux participants. Elles tiennent également compte des besoins financiers réels, sachant que les dépenses de loisirs et les gros achats diminuent avec l’âge. Avec une utilisation élargie des régimes d’épargne et des conseils financiers, les employeurs peuvent ainsi mieux aider les employés à négocier le virage de la retraite.

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