Comment motiver vos employés à se perfectionner

Publié le 02/03/2016 à 16:56

«Et ça marche puisque de plus en plus de salariés s’inscrivent volontairement aux formations offertes. « Cela démontre que le système fonctionne », dit Jonathan Bélair, chef de section à la direction de la formation professionnelle de la CCQ.

La formation continue devrait faire partie de la culture d’entreprise

«Pour un salarié, la formation doit être vue comme un REER», lance Jean-Marc Jacob, conseiller en formation à l’ACRGTQ. Une formule simple, mais qui démontre sans détour qu’il s’agit d’un investissement dans l’avenir.

En d’autres mots, un salarié peu qualifié aura de la difficulté à se trouver du travail… ou du moins un travail intéressant à long terme. Par contre, le travailleur qui souscrit aux bienfaits de la formation augmentera son employabilité auprès de son employeur et dans l’industrie en général.

« Dans la construction, les conditions de travail sont réglementées. L’employeur ne peut pas donner plus à un employé parce qu’il est formé… mais il peut lui offrir des emplois plus stimulantes », dit Samuel Harvey, coordonnateur au développement des compétences à l’ACQ.

Le message à garder en tête, c’est qu’il est plus que positif de suivre une activité de perfectionnement. Et ce n’est pas l’offre qui manque, comme en témoignent les quelque 400 formations présentées sur le site Fiers et compétents.

« La formation entraîne une main-d’œuvre plus qualifiée et plus compétitive. Elle permet aux employés d’être plus polyvalents et ça, c’est un gage de longévité, de loyauté envers l’entreprise », dit Jean-Marc Jacob.

Patrick Dubeau, conseiller en formation pour la CCQ résume assez bien l’approche à mettre de l’avant. « Se former et acquérir des compétences ouvrent des portes. Si un coffreur veut faire autres choses, il n’a pas le choix de se former », dit-il.

Formation gratuite et profitable

Les employeurs doivent aussi comprendre et faire comprendre aux travailleurs que la formation ne représente pas une dépense supplémentaire. Pour chaque heure travaillée, les entreprises versent en effet un montant d’argent dans un fonds dédié à la formation des travailleurs de l’industrie de la construction.

Mieux, les salariés peuvent être dédommagés pour les dépenses liées à une formation s’ils sont admissibles au soutien du Fonds de formation des salariés de l’industrie de la construction. « Un employé qui part de Baie-Comeau pour suivre une formation à Québec pendant une semaine sera dédommagé», explique Jean-Marc Jacob. Selon les cas, il pourra recevoir une allocation pour se loger et se nourrir ainsi qu’une indemnité pour le transport. «De plus, il pourra continuer de recevoir son chômage», ajoute le conseiller. En effet, la CCQ a une entente avec Emploi-Québec pour les formations à temps plein (de plus de 25 heures).

Ainsi, le salarié qui suit une formation ne perd pas ses primes d’assurance-emploi. L’objectif de cette entente spéciale est justement de favoriser la formation.

Robert Gagnon, directeur du service de la formation à l’APCHQ, rappelle par ailleurs qu’un compagnon gagne plus cher qu’un apprenti, ce qui est une autre source de motivation. « La CCQ envoie une lettre pour informer l’employé qu’il a atteint suffisamment d’heures dans son métier pour devenir compagnon. Sauf que si l’employé ne fait rien, s’il ne passe pas l’examen, il n’aura rien… », explique M. Gagnon.

Par ailleurs, plus un travailleur suit de formations, plus il peut devenir compagnon rapidement puisque les heures de formation peuvent être versées à son carnet d’apprentissage. Les heures de formation s’ajoutent donc aux heures travaillées.

Le directeur souligne que l’employeur a aussi un incitatif à faire le suivi et inciter son employé à devenir compagnon. « Un compagnon peut travailler seul sur un chantier, mais pas un apprenti… », explique-t-il.

D’ailleurs, l’industrie songe à mettre en place un carnet d’apprentissage qui permettrait de suivre plus facilement où est rendu un salarié dans son apprentissage.

Développer une culture de formation

Bien entendu, le succès d’une formation dépend de l’intérêt du salarié. Plus il est motivé, mieux il intégrera ce qu’il a appris et plus il sera performant. Pour ce salarié, les chances d’avancement seront plus grandes.

L’employeur doit encourager son employé et participer au choix de formation. « Je te verrais chef d’équipe, mais il te manque tel ou tel aspect. Tu devrais suivre une formation pour aller chercher ce qu’il te faut », illustre Robert Gagnon.

L’engagement du patron envoie un message positif à son équipe. « Quand un employé voit que son employeur s’occupe de lui, il est valorisé et ça lui donne le goût de rester. C’est une bonne façon de développer un sentiment d’appartenance », résume Jean-Marc Jacob. C’est pourquoi la mise en place d’un plan de formation est si importante.

Ce n’est pas pour rien que l’industrie fait autant la promotion de la formation pour motiver les travailleurs de la construction à se perfectionner de façon continue. La formation est utile pour eux et favorise l’industrie dans son ensemble.

Et ça marche puisque de plus en plus de salariés s’inscrivent volontairement aux formations offertes. « Cela démontre que le système fonctionne », dit Jonathan Bélair, chef de section à la direction de la formation professionnelle de la CCQ.

Les associations partenaires

-      ACQ : Association de la Construction du Québec

-      ACRGTQ : L’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec

-      APCHQ : L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec

-      CMEQ : Corporation des maîtres électriciens du Québec

-      CMMTQ : Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec

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