Environnement : les jeunes sont acteurs de changement

Publié le 14/02/2023 à 00:01

Les dirigeants d’entreprises, plus que jamais, sont appelés à repenser leurs façons de faire pour assurer une meilleure responsabilité environnementale et sociale de leur organisation. La lutte aux changements climatiques et sociaux est même aujourd’hui au cœur des préoccupations et des motivations de la relève d’affaires.

« On est des acteurs de changement, nous les jeunes, on a beaucoup de pouvoir », affirme d’ailleurs Elizabeth Coulombe, présidente et cofondatrice de Tero, une jeune entreprise de Québec ayant conçu un petit appareil électroménager qui transforme en quelques heures tous les déchets alimentaires en fertilisant naturel.

Maxime Lakat, fondateur et directeur général de l’organisme Re_Generation qui se consacre à l’éducation, la conversion de carrières et la transition des entreprises en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE), fait écho à ses propos.

« Aujourd’hui, les jeunes peuvent avoir une carrière entièrement dédiée à régler des problèmes sociaux ou environnementaux. Et ce, dans toutes les industries et même dans le secteur de la finance », précise Maxime Lakat. Ces deux entrepreneurs participaient alors à une rencontre sur le thème de la RSE, tenue récemment à Drummondville dans le cadre de la tournée régionale amorcée l’automne dernier par Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, et organisée en collaboration avec le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

Du financement de plus en plus responsable

Les entreprises ont d’autant plus d’intérêt à intégrer les principes de responsabilité sociale et environnementale dans leurs pratiques d’affaires qu’une majorité de consommateurs le prennent maintenant en considération dans leurs décisions d’achat. Les participants à cette rencontre jugent aussi très important que les entreprises divulguent leurs efforts en matière de développement durable.

Sans compter que les institutions financières portent aussi une attention particulière aux efforts consentis par les entreprises dans ce domaine et intègrent désormais des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs analyses de financement.

« Imaginons une compagnie qui demande du financement pour un projet d’envergure ou pour croître sur la scène internationale. Ses résultats financiers sont très bons. Ses profits sont intéressants. Avant, la simple analyse du bilan financier nous aurait fait dire oui. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On regarde aussi le bilan environnemental, le bilan social et la gouvernance de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle de l’investissement responsable », a fait valoir Guy Cormier, en rappelant que Desjardins est justement né il y a plus de cent ans d’un principe de justice sociale.

Le rôle essentiel des plus jeunes

Le rôle des plus jeunes est essentiel dans la réussite de cette transition vers un milieu d’affaires plus durable. Et ça commence notamment par l’éducation. « Le Canada vient au 88e rang en terme d’éducation sur les enjeux environnementaux », souligne Maxime Lakat en ajoutant qu’il importe entre autres de repenser la formation dans les écoles de gestion.

Autre levier d’action : « les dirigeants vont accélérer leurs initiatives quand ils réaliseront que leurs entreprises n’arrivent pas à recruter ou à retenir des employés dont les valeurs sociales et environnementales sont importantes dans le choix d’un employeur », estime Maxime Lakat.

L’entreprise Tero a justement un tel atout dans sa manche. « Quand on a lancé notre entreprise, la question environnementale faisait part de nos valeurs, de nos convictions. Et ça rejoint beaucoup de jeunes », indique Elizabeth Coulombe.

S’il reste encore du chemin à parcourir, la société s’en va néanmoins dans la bonne direction, constate Guy Cormier. « La période actuelle se compare à celle de la Révolution tranquille, alors que les jeunes ont le pouvoir incroyable de changer les choses quand ils lancent une entreprise, travaillent dans une entreprise ou choisissent d’être client d’une entreprise », illustre M. Cormier.

Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins souhaite que la société fasse place à une nouvelle économie. À une économie plus humaine et plus durable avec, à la clé, des entreprises qui pensent à long terme. « C’est de cette façon qu’on va créer des chemins de possibilité pour tous. Grâce aux valeurs d’entraide et de solidarité. Grâce à l’innovation. Grâce à la coopération », conclut-il.

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