Crise du logement : optimisme et solutions

Publié le 28/11/2022 à 00:01

La situation est certainement sérieuse. La forte montée des taux d’intérêt ces derniers mois, jumelée à la flambée des prix dans le marché de l’immobilier, a eu pour effet d’accentuer la crise du logement non seulement dans les grands centres urbains comme Montréal et Québec, mais aussi ailleurs dans la province. Une crise qui a du même coup transformé l’accès à la propriété en un lointain espoir pour les 40 ans et moins.

Mais l’heure est aussi à l’optimisme et aux solutions, ont constaté les gens d’affaires qui étaient réunis à Rivière-du-Loup le 17 novembre dans le cadre de la tournée régionale de Guy Cormier, président et chef de la direction Mouvement Desjardins, organisée en collaboration avec le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec.

La crise du logement nuit grandement à la vitalité socioéconomique de nos collectivités, a tenu à rappeler Guy Cormier qui se dit grandement préoccupé par cette situation qui touche principalement les jeunes. De plus, « comment convaincre une entreprise qui manque déjà de travailleurs de réaliser son expansion dans la région si on n’est pas capable de loger des nouveaux employés et leur famille », souligne-t-il.

Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, a fait écho à ces propos. « Il faut aussi être en mesure de loger des étudiants. Le lieu où on étudie est souvent le meilleur facteur de rétention pour y poursuivre une carrière », précise celle qui participait à la rencontre comme panéliste.

Tourné vers l’espoir

Il y a toutefois de l’espoir. Le marché de l’habitation va redevenir un peu plus abordable vers la fin de 2023 et, d’ici là, les taux hypothécaires auront aussi commencé à diminuer, fait valoir Guy Cormier. Entretemps, « il importe de faire de l’accessibilité à la propriété et au logement un enjeu de société », souhaite-t-il.

Le message semble déjà avoir été entendu. « On n’a jamais autant parlé de logements que ces derniers temps. C’est maintenant sur le radar et la question a d’ailleurs été au centre de la dernière campagne électorale municipale », s’est réjoui Gabriel Fournier-Filion, panéliste et cofondateur et directeur exécutif, finance et développement immobilier de l’organisme montréalais UTILE qui développe et gère des projets de logements étudiants abordables.

La rencontre a d’ailleurs été l’occasion de parler de l’importance du rôle du logement social dans la recherche de solutions à la crise qui frappe le secteur immobilier. L’UTILE, par exemple, développe ses projets

en collaboration avec les communautés locales et dans une perspective de compléter l’éventail des possibilités qu’offre actuellement le marché locatif devenu inaccessible pour un grand nombre d’étudiants.

La solution coopérative

Une autre piste de solution consiste à se tourner vers le modèle coopératif. « Les coopératives d’habitation ont l’avantage d’offrir des logements qui peuvent coûter jusqu’à 30 % moins chers. Et comme ils ne font pas l’objet de spéculation, les prix restent plus bas à long terme », a expliqué Sandra Turgeon, directrice générale de la Fédération des coopératives d’habitation de Québec et Chaudière-Appalaches qui regroupe quelque 220 coopératives et plus de 5 100 ménages.

Des entreprises, qui cherchent des solutions pour loger leurs travailleurs et ainsi les garder à leur emploi et dans leur communauté, cognent justement de plus en plus à la porte de la Fédération pour s’enquérir de la formule des coopératives d’habitation.

La bataille n’est pas perdue, estime également Hélène Bégin. « Le modèle conventionnel, qui repose sur les constructeurs et les promoteurs privés, est devenu plus limité. Et on voit aujourd’hui que d’autres solutions sont offertes dans le marché », précise-t-elle.

Le Mouvement Desjardins souhaite aussi faire partie de la solution. En juin dernier, la coopérative financière s’est engagée dans un partenariat avec le gouvernement du Québec, Fondaction et le Fonds de Solidarité FTQ, pour la construction de 3 000 logements abordables. « C’est une belle première initiative, mais il nous en faut d’autres. C’est pourquoi on travaille à mener à bien d’autres projets », a indiqué Guy Cormier, en ajoutant que Desjardins est l’une des rares institutions financières à soutenir la formule de l’autoconstruction, ce qui s’avère une autre manière de réduire les coûts.

La tournée régionale de Guy Cormier, qui porte sur des thèmes socio-économiques, se poursuivra le 7 décembre à Saint-Jérôme où il sera alors question d’éducation.

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