Les constructeurs à la conquête de nouveaux territoires

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Avril 2015

Les constructeurs à la conquête de nouveaux territoires

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Avril 2015

Viser la population sous-motorisée

Les États-Unis ont un des taux de véhicules par habitant les plus élevés du monde : 780 véhicules pour 1 000 habitants. La Principauté de Monaco affiche quant à elle un record de 842 voitures par millier d'habitants. Ces chiffres limitent les possibilités de croissance dans les pays industrialisés. Dans les huit pays les plus industrialisés d'Europe, la moyenne est de 582 véhicules pour 1 000 habitants. Au Canada, le taux est de 610 véhicules pour 1 000 habitants.

Comparons maintenant ces chiffres à ceux de quelques pays émergents. Même si la Chine connaît un essor extraordinaire et qu'elle est maintenant le premier acheteur automobile du monde, on n'y trouve que 70 véhicules pour 1 000 habitants. Le potentiel de croissance y est donc colossal. Même constat pour l'Inde, où l'on compte 28 véhicules par 1 000 habitants, le Brésil, de 180 par 1 000 habitants, et la Russie, de 300 par 1 000 habitants. La moyenne mondiale est de 168 véhicules par 1 000 habitants.

Certains pays en forte croissance économique comme l'Indonésie et la Malaisie offrent aussi un bon potentiel pour les constructeurs automobiles. «Tout comme en Chine et en Russie avant eux, on assiste dans ces nouveaux marchés à une progression du réseau routier et à l'émergence d'une classe moyenne, deux ingrédients nécessaires à une croissance des ventes automobiles», précise Stephen Keese.

L'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande devraient franchir le cap des 4,6 millions de ventes de voitures en 2020 (3,1 millions en 2012), et surclasser ainsi la Russie, prévoit le Boston Consulting Group. De même, le Moyen-Orient pourrait atteindre les 5,8 millions de voitures vendues en 2020 et dépasser le Brésil.

Un véhicule qui reflète la réalité culturelle

La croissance du parc automobile dans de nombreux pays émergents est limitée en raison du coût des véhicules. Il faut donc adapter le produit en conséquence.

«On vend sur le continent africain cinq fois plus de voitures d'occasion que de voitures neuves, précise Stephen Keese. Tout simplement parce que les gens n'ont pas les moyens d'acheter un véhicule neuf, même à bas prix.»

L'importance des nouveaux marchés émergents varie selon les constructeurs automobiles. «Les constructeurs japonais sont très présents en Asie du Sud-Est et visent les marchés de la Thaïlande, de l'Indonésie et de la Malaisie. Pour leur part, les constructeurs européens ont une présence très importante au Moyen-Orient. Par exemple, l'Iran pourrait connaître un bel essor si l'embargo économique était levé», selon M. Keese.

En Afrique, c'est le Nigeria qui offre le meilleur potentiel de développement, dit-il.

La Chine, le marché porteur

Selon Dietmar Ostermann, analyste de marchés chez PricewaterhouseCooper (PwC), l'industrie automobile sera encore très dépendante de la Chine au cours des cinq à sept prochaines années. «Même si le rythme a un peu ralenti, nous prévoyons encore une augmentation de 5 % des ventes par année d'ici 2020 en Chine. Peu de marchés vont connaître une telle croissance.»

Aux États-Unis, PwC anticipe une hausse des ventes annuelles de un à deux millions de véhicules avant qu'il y ait plafonnement.

Les dirigeants des grands constructeurs automobiles croient que 2015 sera une année transitoire, caractérisée par des ventes stables et des bénéfices assez faibles. Sur une période de trois à cinq ans, ils sont plus optimistes. La Chine, les États-Unis et l'Allemagne seront, dans l'ordre, les marchés qui connaîtront la plus forte croissance, selon PwC.

Cliquez ici pour consulter le dossier «Sur la piste de la croissance»

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.