Investir dans les FNB: Encore excellent, même sans Bill Gross

Publié le 26/11/2014 à 09:47

Investir dans les FNB: Encore excellent, même sans Bill Gross

Publié le 26/11/2014 à 09:47

Septembre a été un mauvais mois pour le FNB PIMCO Total Return BOND. Le 23 septembre 2014, le Wall Street Journal a annoncé que la commission des valeurs mobilières américaine (SEC) enquêtait pour savoir si PIMCO avait artificiellement gonflé le rendement de ce fonds négocié en bourse en achetant de petites obligations hypothécaires illiquides à prix réduit, puis en leur attribuant une évaluation plus élevée en utilisant des services de tarification extérieurs. Plus tard cette semaine-là, le 26 septembre, le co-fondateur de PIMCO Bill Gross a déclaré qu'il passait chez Janus. PIMCO a prestement promu Dan Ivascyn au rang de directeur des investissements et annoncé que les gestionnaires existants de PIMCO Marc Kiesel, Mihir Worah et Scott Mather prendraient en charge la stratégie de rendement total, et notamment ce FNB coté aux États-Unis.

Par Samuel Lee, analyste de fonds négociés en bourse auprès de Morningstar

Le départ de M. Gross est intervenu seulement huit mois après la démission inattendue du directeur général d'alors et dauphin présomptif Mohamed El-Erian. Ces deux personnalités étaient celles qui dominaient le Comité d'investissement de PIMCO, organisme qui détermine les risques généraux liés aux stratégies de la firme. Toutefois, M. Ivascyn et d'autres membres du Comité d'investissement de PIMCO sont des vieux de la vieille de la firme qui jouissent d'une grande considération. Selon M. Ivascyn, le processus du comité de la firme devrait demeurer intact, y compris les forums trimestriels cycliques et annuels qu'il convoque pour déterminer les prévisions macroéconomiques de la firme.

Bien que Morningstar n'attribue pas de cotes d'analyste aux FNB, le fonds PIMCO Total Return, un fonds commun à la même stratégie qui est vendu aux États-Unis, s'est fait rétrograder d'Or à Bronze au lendemain du départ de M. Gross. La cote Bronze est notre cote positive la moins élevée, mais elle indique que selon Morningstar, le fonds va surclasser les pairs de sa catégorie sur une base ajustée selon le risque au cours d'un cycle boursier tout entier. Morningstar conserve aussi une vision positive de la qualité des nouveaux gestionnaires de ce fonds et de son processus de placement existant, qui a peu de chances de beaucoup changer. BOND demeure un excellent fonds obligataire de base pour les Canadiens qui peuvent accéder sans encombre aux produits vendus aux États-Unis.

Cliquez ici pour consulter le dossier «FNB: Comment bâtir un portefeuille solide»

Vision fondamentale

PIMCO gère étroitement l'écart de suivi de la stratégie de rendement total par rapport à son point de repère, l'indice Barclays U.S. Aggregate Bond Index, qui représente les obligations imposables de haute qualité libellées en dollars américains. La version en fonds commun du FNB PIMCO Total Return a eu un écart de suivi de 1,6 % depuis sa création en 1987. La plupart du temps, PIMCO maintient l'écart de suivi beaucoup plus près de 1 %, multipliant spectaculairement ses mises aux moments de haute conviction comme en 2008 et 2011. PIMCO s'efforce de battre son indice repère en faisant des mises sur la durée, le secteur, la devise, le crédit, les pays et la volatilité. Beaucoup de titres et de produit dérivés utilisés par PIMCO ne figurent pas dans l'indice de référence.

Au moment où nous écrivons ces lignes, l'indice Barclays U.S. Aggregate Bond offre un revenu d'un peu plus de 2 %. Ce taux prédit de façon excellente à long terme le rendement des obligations de haute qualité. Historiquement, cet indice a subi des pertes de crédit minimales et s'est comporté ces dernières années comme un portefeuille d'obligations gouvernementales avec une certaine dose de risque lié au crédit. PIMCO vise à ajouter environ 1 % à ce rendement après les frais, pour un rendement total nominal attendu de 3 %.

À cause de la multitude d'instruments à sa disposition, PIMCO a été en mesure de capturer de rendements provenant de nombreuses sources et de gagner de façon constante des rendements excédentaires. Depuis sa création, le fonds PIMCO Total Return a battu son indice d'un peu plus de 1 % par an.

Selon le gestionnaire précédent du fonds, environ 0,75 % de ses rendements excédentaires peut être attribué à trois orientations structurelles :

•Le risque lié au crédit de courte durée (qui a historiquement fourni des rendements ajustés selon le risque exceptionnels);

•Le ciblage des obligations à échéance intermédiaire et le jeu sur la courbe des rendements pour gagner des gains en capital supplémentaires;

•La gestion de la volatilité par des ventes d'options et des stratégies de portefeuille concentrées sur des points précis de la courbe des rendements.

Toutefois, ces 10 dernières années, 74 % des rendements excédentaires du fonds Total Return sont provenus de la « synchronisation des facteurs » (terme poli pour « synchronisation des marchés »), selon une analyse effectuée par Mihir Worah, gestionnaire de portefeuille à PIMCO. Au cours de cette période, le plus gros du surclassement de PIMCO est intervenu de la fin de 2008 au début de 2011, causé en grande partie par les titres adossés à des actifs que la société avait achetés au plus profond de la crise.

Parce que BOND gagne son pain partiellement en endossant plus de volatilité et de risque lié au crédit, le fonds a tendance à se sous-classer quand les marchés vont mal ou que les taux d'intérêt fluctuent imprévisiblement, à moins que la firme ait correctement anticipé ces mouvements. Au cours des années qui ont suivi la crise, les mises actives de BOND ont pas mal gagné. Ça faisait plaisir tant que tout allait bien, mais en 2011, PIMCO a fait une mise désastreuse contre les obligations du Trésor américain, anticipant une hausse des taux d'intérêt au moment où la deuxième série des allégements quantitatifs de la Réserve fédérale tirait à sa fin. Depuis lors, BOND a donné un coup d'arrêt à ses mises actives, et l'écart de suivi en est revenu à des niveaux historiques.

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