La part des anges

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Janvier 2022

La part des anges

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Édition du 19 Janvier 2022

Geneviève Tanguay, PDG d’Anges Québec (Photo: courtoisie)

FINANCEMENT D'ENTREPRISES. J’ai des ailes, je dispose de beaucoup de capitaux et je change du tout au tout la vie de jeunes entrepreneurs, ce qui me confère un statut quasi mythologique dans le monde de l’investissement. Qui suis-je ? Si vous avez répondu un dragon, comme ceux qu’on retrouve dans la populaire émission de variétés Dans l’œil du dragon, dont la 11e saison sera télédiffusée ce printemps, vous faites erreur. Contrairement à ces figures chouchous du grand public, les anges financiers sont de « vrais » investisseurs en capital de risque.

« Les dragons ont probablement autant à voir avec les anges financiers que la série télévisée Emergency Room avec les urgences hospitalières, raille Dominique Bélanger, associé directeur des fonds de croissance en coinvestissement de BDC Capital. Ils nous présentent une version romancée du métier d’investisseur individuel. En réalité, un ange peut investir jusqu’à 200 heures pour étudier un seul dossier, dans lequel il n’embarquera pas nécessairement… Ça ferait un spectacle plate si on nous montrait ça à l’écran ! » 

 

Donner des ailes

Très en vogue chez nos voisins du Sud, le concept d’ange est encore récent au Québec et au Canada. « Injecter une fraction de sa fortune personnelle dans un projet auquel on croit est un métier vieux comme la Terre, nuance toutefois Geneviève Tanguay, PDG d’Anges Québec. On trouve des grappes d’anges depuis trois ou quatre générations dans certaines villes des États-Unis, comme Boston. » Avec plus de 250 membres investisseurs et une douzaine d’employés permanents dans sa structure de fonctionnement, l’organisme qu’elle pilote est de loin le plus gros regroupement du genre au pays.

Ce qui distingue ce réseau des milliers d’anges investisseurs indépendants travaillant seuls ou en petits groupes, ici et là ? Sa force de frappe. Ainsi, depuis sa mise sur pied en 2009, Anges Québec revendique près de 129 millions de dollars (M$) d’investissement dans plus 165 entreprises innovantes.

L’investissement moyen par « dossier » — nom donné à une occasion d’affaires étudiée par les anges — se chiffre à environ 500 000 $. À cette somme s’ajoutent les capitaux injectés par des fonds d’investissement privés en capital de risque, comme Panache Ventures. L’ensemble permet de concrétiser des rondes de financement conséquentes.

Il ne faut toutefois pas confondre les anges financiers, surtout ceux regroupés en fédération, avec les bureaux de gestion de patrimoine tels Sagard et Claridge. Ces organismes privés s’occupent de faire fructifier les actifs financiers de familles triées sur le volet. Pour ce faire, elles reposent sur le savoir-faire de leurs employés, des professionnels de l’investissement. « À cause de leur manière de fonctionner, ces gestionnaires de grande fortune ont un rôle beaucoup plus institutionnel. Nous ne sommes pas dans des capitaux de démarrage », nuance Dominique Bélanger.

 

Indépendants de fortune

Le membrariat d’Anges Québec en dit long sur la nature de ces chérubins de l’investissement. On y retrouve fondamentalement deux types de profil : l’entrepreneur en série et l’expert sectoriel. « Le premier vient de réaliser une sortie d’entreprise qui lui a permis de s’enrichir, tandis que le second a plus un profil de chef de file dans son domaine, détaille Geneviève Tanguay. Dans les deux cas, ce sont des individus capables d’injecter une partie de leurs actifs financiers dans des investissements en capital de risque, souvent dans le but de diversifier leurs placements. »

Pour faire partie de ce réseau, il faut être capable d’investir un minimum de 25 000 $ dans un seul projet. Si ce montant paraît peu élevé, il doit néanmoins être relativisé. « Les anges investissent en principe dans une multitude de dossiers, au moins une dizaine, fait-elle remarquer. Cela signifie qu’il faut posséder un patrimoine d’au moins 5 M$, en partant du principe qu’on ne consacre jamais plus de 5 % à 10 % de sa valeur nette à de tels investissements », analyse-t-elle. Il va sans dire qu’une bonne tolérance au risque fait partie des critères de sélection. « Il faut être prêt à perdre ses billes. »

Anges Québec consacre un pan entier de son site web au profil des entrepreneurs recherchés par ses membres. Le tout se résume à une question d’affinités entre futurs partenaires. Comme dans un couple, anges et entrepreneurs sont après tout appelés à lier leur destinée, du moins momentanément. Le portail web du réseau présente aussi les étapes que suivra un processus d’investissement, s’il va de l’avant. Pour l’entamer, il suffit de soumettre, en ligne, une courte présentation de l’entreprise qui sollicite des anges, accompagnée de prévisions financières sur cinq ans. Un procédé plus rapide qu’une audition à Dans l’œil du dragon!

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