D'une ouverture de magasin à l'autre

«Nous avons travaillé, c'est certain, raconte la présidente. Mais je vous dirais que notre croissance est surtout venue de celle de nos clients. Nous tentons toujours de les accompagner le mieux possible, de devenir en quelque sorte de véritables partenaires de leur réussite.»

Par la suite, Équipement Boni a résussi à recruter comme clients des géants comme Walmart, Costco, Ikea et Alimentation Couche-Tard. Et elle est de plus en plus appelée à concevoir des centres de distribution régionaux ou nationaux, entre autres pour les pharmaceutiques Pfizer et McKesson, le producteur de jus Lassonde, le détaillant de meubles Ikea ou la Maison Simons dans la région de Québec.

D'une ouverture de magasin à l'autre, la petite usine d'une trentaine d'employés, au début des années 1980, a su grandir pour devenir un acteur majeur. Occupant des installations de 180 000 pi2 aux abords de l'autoroute 30, l'entreprise assure aujourd'hui de l'ouvrage à quelque 225 travailleurs.

Des ébénistes, des soudeurs, mais également des designers et des ingénieurs, se réjouit l'entrepreneure de 52 ans, pas peu fière de diriger une entreprise pour laquelle autant de personnes choisissent de se lever tous les matins, souvent des décennies durant. «Si l'un d'eux vieillit et n'a plus la capacité de faire un travail trop exigeant physiquement, on s'adapte en lui confiant une autre fonction. Pour nous, l'expérience, les années consacrées au bien de l'entreprise, est une richesse que l'on apprécie et que l'on cultive.»

La recette de son succès, Mme Majeau la résume à bien peu de choses : l'écoute du client, un produit qui se démarque et un service qui bat toute concurrence. «Lorsque le client appelle avec un problème, tu réponds et tu le règles vite. Je ne connais pas d'autres façons de faire. Chez nous, vous ne trouverez pas de service téléphonique automatisé.»

Une proximité avec ses clients qui peut expliquer qu'Équipement Boni dit ne ressentir pour le moment aucune menace concurrentielle majeure. Les faibles coûts de production du Mexique, de la Chine ou de l'Inde n'auraient pas encore véritablement frappé ce secteur.

Fuir le statu quo

Mme Majeau insiste sur l'importance de demeurer à l'affût des besoins des clients et de ne tenir aucun client pour acquis. «Qui aurait cru, illustre-t-elle, que Steinberg allait disparaître ?» D'où la nécessité, poursuit-elle, de fuir le statu quo et de toujours être présent pour ceux qui restent, comme s'ils étaient des membres de sa famille.

Du coup, elle se souvient des incendies qui ont frappé le siège social de BMR en 2005 et la quincaillerie Patrick Morin, de Lavaltrie, en 2012. Deux pertes totales.

«On était là pour les soutenir, les aider sans délai comme il le fallait, raconte la dirigeante, avant de repartir dans ses pensées. Dans le fond si nous avons eu des coups durs, je réalise que nous les avons probablement vécus aux côtés de nos clients qui, eux, les vivaient...»

Dans cette grande série, qui paraît toutes les deux semaines, nous vous présentons le parcours d'entrepreneures de tous horizons, nous examinons des enjeux liés à l'entrepreneuriat féminin, et nous donnons la parole à de grandes personnalités féminines du milieu des affaires québécois.

Présenté par Desjardins. avec la collaboration de Femmessor, la Caisse de dépôt et placement du Québec et PwC.