Six signes inquiétants pour l'économie québécoise

Publié le 23/03/2012 à 16:02, mis à jour le 26/03/2012 à 16:10

Six signes inquiétants pour l'économie québécoise

Publié le 23/03/2012 à 16:02, mis à jour le 26/03/2012 à 16:10

Par lesaffaires.com

[Photo : Bloomberg]

Dure semaine pour l'économie québécoise. Les nuages noirs se sont accumulés au cours des derniers jours. S'il est encore trop tôt pour évoquer une récession, un ralentissement prononcé est en cours, notamment en raison de la détérioration rapide du marché de l'emploi.

Voici six facteurs que nous avons relevés au cours de la dernière semaine et qui représentent des risques importants pour la croissance de la province.

1-Le commerce de détail faiblit

Si 2011 a été difficile pour les détaillants, 2012 s’annonce encore pire selon le Conseil québécois du commerce de détail CQCD. L’organisation prévoit en effet une croissance des ventes au détail dans la province de « 2 à 2,2 % », ce qui est inférieur à l’augmentation de 2,5 % enregistrée l’an dernier.

Rappelons que les résultats de 2011 sont les plus faibles depuis 2005, si l’on exclut 2009 (décroissance de -1,1 %).

« Dans un contexte où l'emploi reste stable et où la confiance des consommateurs vacille au Canada, il importe de rester prudents, mais confiants, dans les prévisions de ventes au détail », affirme Gaston Lafleur, pdg du CQCD.

Cet appel à la « prudence » lancé en février semble de mise puisque l’International Council of Shopping Centers (ICSC) a révélé cette semaine que les ventes dans les centres commerciaux du Canada ont chuté de 2 % en janvier par rapport au mois précédent. Il s’agit de la dégringolade la plus sévère depuis avril 2010 (-3,3%).

Statistique Canada observe pour sa part que les ventes au détail au pays ont augmenté de 0,5% en janvier, un résultat décevant pour les analystes qui prévoyaient plutôt une hausse de 1,8%.

2-Le marché de l'emploi se détériore rapidement

Le marché québécois de l'emploi s'était rapidement relevé de la crise financière de 2008-2009, mais il s'est détérioré à vitesse grand V au cours des trois derniers mois. Plusieurs entreprises manufacturières et du secteur pharmaceutique ont annoncé d'importantes mises à pied.

Cette semaine seulement, la fermeture abrupte du fournisseur de services d'entretien aéronautique Aveos a entraîné la mise à pied de 1800 salariés à Montréal. Transcontinental a aussi annoncé la supression de 200 postes dans la métropole, tandis que la pharmaceutique Novartis a reconnu qu'elle s'apprêtait à sabrer dans ses effectifs prochainement.

Autre donnée négative publiée cette semaine: le Québec a encaissé la plus forte hausse en pourcentage du nombre de prestataires d'assurance-emploi au pays, selon les plus récentes données de Statistique Canada.

Le nombre de personnes touchant de l'assurance-emploi en janvier a bondi de 5,3 % au Québec, soit 8 640 prestataires de plus par rapport au mois de décembre 2011, pour un total de 172 190.

PLUS : Le PIB du Québec loin derrière celui du Canada

3-Des prévisions pessimistes

L'économie québécoise devrait continuer à croître plus lentement que celle du reste du pays, ont dit cette semaine les économistes de la Banque Royale. Le PIB du Québec connaîtrait une croissance de 1,6% en 2012, contre une progression de 2,6% au Canada.

Avec un taux de croissance identique en 2011, le Québec se dirige vers la plus faible période de croissance sur deux ans depuis 1995-1996 (en excluant les périodes de récession).

L'économiste en chef de la RBC, Craig Wright s'inquiète de la perte de 61 000 emplois durant l'année 2011, ce qui est presque aussi important que les 64 000 emplois perdus durant la récession 2008-2009.

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.