Retraite : le gouvernement Charest concocte un nouveau régime « multi employeurs »

Publié le 12/01/2011 à 17:56, mis à jour le 12/01/2011 à 18:02

Retraite : le gouvernement Charest concocte un nouveau régime « multi employeurs »

Publié le 12/01/2011 à 17:56, mis à jour le 12/01/2011 à 18:02

Par La Presse Canadienne

Opposé à l'épargne-retraite forcée, Québec compte plutôt mettre en place dans les prochains mois un nouveau régime volontaire "multiemployeurs" pour les travailleurs privés d'un régime de retraite.

La ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet, déposera un projet de loi en ce sens au cours de la session qui vient, a confié mercredi à La Presse Canadienne Nicolas Murgia, attaché de presse de Mme Boulet.

"La volonté du gouvernement n'est pas d'obliger les citoyens à épargner, mais de mettre en place des mesures pour encourager l'épargne", a dit M. Murgia.

Le gouvernement Charest oppose ainsi une fin de non-recevoir au rapport signé par l'ancien ministre libéral Claude Castonguay, rendu public mardi, recommandant la création d'un régime obligatoire du type REER pour les travailleurs dépourvus d'un programme de retraite avec leur employeur.

Au Québec, près de deux travailleurs sur trois ne sont pas couverts par un régime de retraite avec leur employeur et cette situation risque d'avoir des conséquences dramatiques sur leur train de vie une fois venue l'heure du retrait du marché du travail.

Pour éviter une chute brutale de leur niveau de vie, le rapport Castonguay estimait nécessaire de contraindre ces centaines de milliers de personnes à mettre de l'argent de côté en prévision de leurs vieux jours.

M. Castonguay suggérait une cotisation obligatoire de cinq pour cent du revenu de travail des employés âgés de 35 ans et plus.

Le gouvernement partage l'inquiétude de l'ancien ministre sur le faible niveau d'épargne des Québécois, mais n'entend pas pour autant instaurer l'épargne forcée, a fait savoir le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier.

"On le sait, il y a un contexte. On s'endette de plus en plus et on épargne de moins en moins. Mais en même temps, l'État n'a pas à se mettre le nez dans le portefeuille des gens, constamment", a dit M. Fournier en point de presse peu avant la séance hebdomadaire du conseil des ministres à Québec.

"Il y a des réflexions qui ont été entamées. Peut-être pas dans le sens d'un régime obligatoire, mais dans le sens d'un régime supplémentaire et volontaire", a-t-il poursuivi.

De fait, au lieu d'envisager des mesures contraignantes, Québec planche sur un nouveau programme "multi-employeurs" d'épargne-retraite, volontaire, destiné aux travailleurs des petites entreprises et à tous ceux qui ne profitent pas d'un régime privé.

Les employeurs seraient invités à souscrire à ce fonds collectif confié à une institution financière. La responsabilité du fonds relèverait du Régime des rentes du Québec.

"La ministre espère déposer le projet de loi durant la session, d'ici au printemps", a dit le porte-parole de la ministre Boulet.

Selon les données de l'Institut de la statistique du Québec, le niveau d'épargne personnelle des Québécois a rétréci comme peau de chagrin ces 30 dernières années.

En 2009, le taux était de 4,6 pour cent, en légère hausse par rapport à l'année précédente, contre près de 18 pour cent en 1981.

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