Monnaie refuge : la Suisse sur le carreau

Publié le 13/09/2010 à 08:50

Monnaie refuge : la Suisse sur le carreau

Publié le 13/09/2010 à 08:50

Par Stéphane Rolland

Le siège sociale de Roche, une multinationale suisse à Bâle. Photo Bloomberg.

Inquiets de la faiblesse de l’économie de la zone euro et des États-Unis, les investisseurs délaissent le dollar et l’euro pour les monnaies refuges. Un mouvement qui ne se fait pas sans heurter l’économie de la Suisse.

Depuis le début de l’année, le franc suisse s’est apprécié de 15% par rapport à l’euro. Il faut dire que ce pays inspire la confiance. Les finances publiques suisses sont parmi les plus saines en Occident et l’État helvétique a moins souffert de la récession. D'ailleurs, une enquête publiée la semaine dernière dévoilait que la Suisse était le pays le plus compétitif au monde pour la deuxième année consécutive, selon le World Economic Forum.

«Il n'y a pas 150 monnaies dans lesquelles on peut investir. Le franc suisse est aujourd'hui l'une des moins mauvaises parmi les grandes», explique David Deddouche, stratège à la Société Générale, aux lecteurs du journal Le Monde.

 

Perte d’emplois

Cette fleur ne vient pas sans désavantage alors que les Suisses craignent pour leur emploi. Déjà certaines entreprises ont délocalisé leurs activités dans la zone euro.

La situation est rendue catastrophique et pourrait entraîner la perte d’au moins 35 000 emplois, prétend Daniel Lampart, économiste à l’Union syndicale suisse (USS). «Les entreprises ne pourront pas indéfiniment réduire leurs coûts hors emplois, confie-t-il au journal Le Temps. Les risques de délocalisation dans des pays meilleur marché ne cessent de croître.»

Les gens d’affaires, quant à eux, craignent qu’une devise forte ne freine les investissements aux pays.

Certains acteurs politiques osent même briser un tabou en remettant en question l’indépendance monétaire. «Que faire si le franc ne cesse plus de s'apprécier face à l'euro ? Peut-être devrons-nous reconnaître que, dans ce vaste monde où se côtoient le dollar, l'euro et le yen, nous ne pouvons plus nous permettre d'avoir notre propre monnaie», commente l'ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin dans une entrevue au journal NZZ am Sonntag.

 

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