Baisse du dollar canadien: Il ne faut pas avoir peur d'investir aux États-Unis


Édition du 14 Février 2015

Baisse du dollar canadien: Il ne faut pas avoir peur d'investir aux États-Unis


Édition du 14 Février 2015

Où s'arrêtera la chute du dollar? 

Bien malin qui peut prédire où s'arrêtera la glissade du dollar canadien par rapport au billet vert. Les avis sont aussi variés que les interlocuteurs.

Dans une note récente, Goldman Sachs voit le huard tomber à 71 cents américains en 2017, tandis que les économistes de la Banque TD le placent à 75 ¢ US au début de 2016.

Hendrix Vachon, économiste sénior au Mouvement Desjardins, s'attend à ce que la devise canadienne faiblisse encore. «Je n'écarte pas qu'on aille tester le creux de 76,5 ¢ US [atteint en mars 2009], peut-être même de 75 ¢ US.» Le recul du prix du pétrole continuera de faire chuter le huard, et la baisse du taux directeur de la Banque du Canada l'affaiblira davantage. Comme d'autres économistes, M. Vachon pense qu'elle le réduira encore de 0,25 % lors de sa prochaine réunion, le 4 mars, pour le fixer à 0,50 %.

Cependant, M. Vachon s'attend à un rebond du dollar canadien au second semestre de l'année, vers les 82 ¢ US. «Il y aura davantage de bonnes nouvelles. Le prix du pétrole devra éventuellement remonter, parce qu'à 45 $ US le baril, beaucoup de projets pétroliers [schiste américain, sables bitumineux canadiens, offshore brésilien] seront abandonnés. Et là, on va commencer à craindre des pénuries.» Avec un secteur manufacturier canadien qui exportera davantage grâce à une devise faible, les conditions seraient réunies pour que le huard reprenne de l'altitude.

Clément Gignac, économiste en chef de l'Industrielle Alliance, pense que le huard pourrait encore perdre des plumes si le pétrole continuait de reculer. Mais, croit-il, le potentiel baissier du huard est maintenant «plus limité». Il souligne que les «fondamentaux» au Canada sont meilleurs qu'autrefois, notamment en matière de finances publiques. Rappelons que le huard avait touché un creux historique de 61,79 ¢ US en janvier 2002.

Stephen Gauthier, stratège chez Fin-XO Valeurs mobilières, croit que la devise canadienne se maintiendra dans une fourchette allant de 74 à 83 ¢ US pendant quelques années. Le marché baissier des matières premières est habituellement plutôt long, et la devise canadienne en fera les frais. François Rochon, de Giverny Capital, s'attend à ce que le huard se stabilise éventuellement autour de 80 ¢ US, ce qui correspond au niveau estimé par l'OCDE de la parité des pouvoirs d'achat.

Oubliez la parité avec le billet vert

Au cours des cinq prochaines années, personne toutefois ne voit le huard revenir à la parité avec le dollar américain. Hendrix Vachon pense qu'il se maintiendra dans une fourchette allant de 85 à 95 ¢ US. Selon sa méthodologie, il situe la parité du pouvoir d'achat à environ 90 ¢ US.

Même si la devise canadienne rebondira éventuellement, aucun des gestionnaires interrogés ne recommande de se «couvrir» pour le risque de change. Autrement dit, d'acheter des contrats à terme sur la devise pour protéger les gains contre un rebond du dollar canadien. «Il y a un coût à cela», souligne Stephen Gauthier, qui pense que cela n'en vaut pas la peine pour un petit investisseur. Clément Gignac n'y croit guère lui non plus, car il estime que le huard ne grimpera pas beaucoup au cours des prochaines années.

Un petit investisseur qui voudrait participer au marché américain en ne prenant pas de risque de change peut toujours se rabattre par exemple sur le fonds négocié en Bourse iShares Core S&P 500 Index CAD-Hedged (Tor., XSP), qui permet d'engranger les mêmes rendements que l'indice phare de New York, tout en étant protégé contre les fluctuations du dollar canadien.

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