Baisse du dollar canadien: Il ne faut pas avoir peur d'investir aux États-Unis


Édition du 14 Février 2015

Baisse du dollar canadien: Il ne faut pas avoir peur d'investir aux États-Unis


Édition du 14 Février 2015

Que faire de 100 000 $ à placer pour cinq ans ?

Aux gestionnaires, nous avons demandé ce qu'ils conseilleraient comme répartition à un investisseur fictif qui disposerait soudainement de 100 000 $ à investir dans le marché boursier pour une période de cinq ans (sans prendre en compte la portion obligataire).

François Rochon n'hésite pas. «Je favoriserais les États-Unis. Mes proportions, ce sont environ 80 % en actions américaines et 20 % en actions canadiennes.» Sa logique est la suivante : l'économie et le marché boursier américains sont environ 10 fois plus importants qu'au Canada. Il est donc tout à fait normal qu'on y trouve un nombre beaucoup plus considérable de sociétés intéressantes. De plus, il dit avoir toujours évité le secteur des matières premières. «À long terme, ce sont des business plus difficiles [à cause des cycles de prix]. Même quand le pétrole se vendait à 100 $ US le baril, je disais la même chose.»

Stephen Gauthier évite aussi les sociétés de ressources naturelles. «Le secteur minier exige beaucoup de capital, mais n'en redonne pas beaucoup [aux actionnaires]», fait-il valoir. «Je n'ai pas vu beaucoup de milliardaires dans les mines. Je pense qu'il y a de l'argent à faire ailleurs que dans ce secteur-là.»

Même s'il évite les matières premières, il suggère néanmoins de placer environ 60 % du portefeuille dans les titres canadiens, justement pour éviter le risque lié au taux de change. Toutefois, sa proportion de 40 % en titres américains est plus élevée que les 25 % qu'il recommandait habituellement. Parce que l'économie américaine va beaucoup mieux. Parce qu'on y trouve un plus grand choix de bonnes sociétés. Et parce qu'il croit qu'aux environs des 80 cents américains, le dollar canadien est revenu à son niveau moyen des dernières décennies. «On ne fera pas beaucoup de gains avec le taux de change.»

Clément Gignac, pour sa part, suggère de ne conserver que 40 % de la part en actions au Canada, en raison de la trop forte concentration du marché dans les secteurs bancaires et des matières premières. Les 60 % qui restent pourraient être répartis également (30 % - 30 %) entre les États-Unis et le reste du marché développé, soit principalement l'Europe et le Japon. Dans ces deux derniers cas, l'économiste souligne que les devises (l'euro et le yen) ont déjà beaucoup reculé, ce qui les rend plus attrayantes. De plus, leurs marchés boursiers sont moins valorisés, aux environs de 14 à 14,5 fois les bénéfices prévus.

Lorsqu'on lui demande ce qu'il ferait s'il n'avait pas la possibilité d'investir ailleurs dans le monde, M. Gignac dit qu'il investirait à 45 % au Canada et à 55 % aux États-Unis.

Stephen Gauthier et François Rochon adoptent, à l'égard du marché hors Amérique du Nord, une stratégie différente : ils préfèrent miser sur des multinationales américaines qui vendent partout dans le monde et en rapportent des bénéfices. On évite ainsi la multiplication des risques liés aux variations des devises.

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